Aujourd'hui les Trotteurs sont fatigués et ils sont très contents de passer le flambeau ou la "plume" à une journaliste amateur, Paulette....

 

                                       

Aujourd'hui les Trotteurs sont fatigués et ils sont très contents de passer le flambeau ou la "plume" à une journaliste amateur, Paulette, qui va les remplacer pendant trois semaines en les accompagnant dans leur pérégrination au Pérou.

Ils sont donc à Cuzco le nombril du monde selon les Incas. Et après avoir visité les différentes églises, ils ont compris que les Incas avaient raison: beaucoup d'or et d'argent, des trésors incroyables.

Dans ces églises, ils admirent de nombreuses statues dont l'apparence est très proche de la réalité car elles ont des cheveux naturels et des habits en tissu. En particulier à l'église de la Compagnie de Jésus le tissu remplaçant le pagne du Christ est changé tous les jeudis en grande Pompe.(photos interdites allez voir sur internet!)

Les péruviens aiment les chiens: un grand nombre vit en liberté dans les rues et ceux qui sont en laisse sont habillés comme leur maitre, de pied en cap, des robes pour les chiennes et des pantalons pour les chiens.

 

Cathy et Romi les hôtesses des Trotteurs à Buenos Aires les ont rejoints après moultes péripéties. Cathy embarque dans le camping-car, et voilà le Trotteur avec trois femmes, va-t-il résister? Romi quant à elle prendra un chemin plus sportif avec ses amis Argentins, déçus de l'échec de leur équipe à la Copa.

 

                           

                                        

                             

Ils quittent Cuzco et son monde de petits métiers dans la rue. Ils traversent des villages avec les femmes aux multiples jupes, aux tissus bariolés sur leurs épaules leur permettant de transporter le bébé, la laine...

Premier arrêt à Pisac et ses ruines accrochées à la montagne.

                             

 

Puis ils découvrent les salines de Maras éblouissantes sous le soleil avec les différentes couleurs des bassins de décantation. La Trotteuse est aux anges, elle retrouve le modèle du tableau qui l'a faite tant transpirer dans l'atelier de peinture de Cathy, et le modèle est tout à fait identique à la copie, génial!

                          

                          

                          

Un peu plus loin Moray. Les terrasses circulaires sont en fait un centre d'expérimentation de cultures que les Incas utilisaient pour comparer la pousse des végétaux selon l'altitude et l'exposition au soleil.

                          

Depuis Olantaytambo ils vont aller au Machu Picchu, mais c'est une expédition car d'abord il faut prendre le train pour Aguas Calientes. Problème, la locomotive du train de nuit tombe en panne. Il faut en changer et ils attendent 2 heures avant de repartir. Et oh surprise dans le train, le contrôleur, après leur avoir demandé s'ils étaient français, se met à leur chanter le visage radieux, une chanson de Cabrel, je l'aime à mourir, en français puis en espagnol, quelle rencontre!

Après une courte nuit (arrivée à 1h30 du matin, réveil une première fois à 4h par les courageux qui font l'ascension à pied), ils découvrent le panorama grandiose du Machu Picchu.

 

C'est incroyable et difficile à décrire car on y ressent la présence, la spiritualité, la force de ceux qui l'ont construit en 80 ans (60 pour les terrasses, 20 pour les bâtiments) et ne l'ont occupé que pendant 15 ans. La visite guidée en français et en espagnol, pour les amis argentins, leur apprendra un peu plus sur l'histoire de ce lieu mythique: sa fonction était principalement astronomique, l'orientation des ouvertures sur la position du soleil lors des solstices, les cadrans solaires faisant également fonction de calendrier en témoignent. Mais comme dans tous les sites Incas l'aspect religieux est très présent: temples du soleil, du Condor... Comme il fallait nourrir scientifiques et religieux les terrasses agricoles ont été élevées sans toutefois toucher à la montagne, car elle était sacrée.

 

 

Une équipe française de l'émission «Faut pas rêver" est sur place en même temps qu'eux. Elle saura décrire beaucoup mieux qu'eux ce lieu inoubliable. Ce reportage sera diffusé en septembre sur France 3, regardez bien, vous y verrez peut être les Trotteurs...

Ils disent au revoir à Cathy, Romi et Lionel, son novio, avec une fois de plus beaucoup d'émotion. A bientôt en France fin 2015...

Le train du soir partant après 21 h, ils font un saut aux eaux thermales pour s'y délasser un bon moment.

  

                                                           Le train passe au milieu de la ville

Le lendemain ils sont à l'entrée du site d'Ollantaytambo à 8h30, c'est dur la vie de voyageur! Une visite guidée de deux heures de ce site leur montrera à nouveau le génie de bâtisseurs des Incas. D'énormes blocs de plusieurs dizaines de tonnes ont été extraits de la montagne opposée et hissés sur des plans inclinés à l'aide de rondins et de cordes. Les constructions n'ont pas toutes été achevées, notamment le temple du soleil.

 

                            

                                                                           Temple du soleil                                    Fontaine de la princesse

Ils reprennent la route et décident de faire halte à la lagune Piura près de Chinchero.

   

Ils cherchent un lieu pour stationner et rencontrent Norma et Armando avec lesquels ils sympathisent et qui les convient à dormir dans la cour de l'école. Le lendemain ils sont réveillés par les cris des enfants jouant autour du camping-car. Ils accompagnent Norma à Chincheros dans l'atelier artisanal où elle travaille avec une douzaine d'autres villageoises. Elle leur montre le lavage de la laine d'alpaga avec une pierre détergente, le filage, la teinture avec des produits naturels (cochenilles du cactus écrasées, feuilles d'eucalyptus, poudre de roche et sel de Maras pour éclaircir les couleurs), le tissage avec des dessins originaux créés sans modèles. Ces femmes péruviennes sont très adroites...

                          

                                                                                                       Lavage de la laine

                          

                          

                                                                                       

 

Après cette incursion dans la vie de tous les jours, ils repartent mais quelques kilomètres plus loin, il faut s’arrêter car des ouvriers refont la route. Cela dure deux heures et demi, c’est très long. Départ à la nuit noire avec des camionneurs complètement fous qui ne connaissent pas le code de la route et qui doublent même dans les virages. Deux camions se retrouvent face à face. L’un des deux décide de faire la grève, arrête son moteur et éteint ses lumières. Le manège dure un quart d’heure. Et tout cela, sans cri, sans bagarre.

La prochaine ville est Ayacucho. Il faut traverser les plateaux du centre du Pérou. Des à pics vertigineux, des pistes très étroites, qui vaudront à la trotteuse 4 nuits de cauchemar, les emmènent jusqu’à Socctomayo, un petit village, perdu, où ils feront changer une roue de Casita, et y dormiront tranquillement après avoir dégusté un fromage du cru acheté à une fermière ne parlant que quechua.

                   

                   

                                                           Il ventile le blé au bord du précipice

 

Avant d’atteindre le lac de Pacucha où ils sont accueillis par deux perroquets, ils visitent les vestiges de la forteresse de Sondor qui fut le principal bastion de la nation Chanca.

                   

Ils repartent par une belle route bitumée, fréquentée par les voitures mais aussi par les troupeaux de cochons, de vaches, de moutons et par les paysans portant de lourdes charges. Le Pérou est un mélange de modernisme et d’archaïsme. Cette route les fait sauter de montagne en montagne, passant plusieurs fois dans la journée de 4000 à 2000 mètres d’altitude.

                                        

                                              

                   

Une surprise les attend. Dans un village, les paysans ont étalé sur la route la récolte de quinoa.

                                        

Casita se transforme en batteuse, roule sur le quinoa et sépare le grain de la paille. En récompense, les villageois leur donnent un sac de cette précieuse céréale.

Les trotteurs découvrent enfin Ayacucho, ville colorée, très vivante avec de nombreux petits métiers de rue. Certains font la cuisine, vendent des fruits et des légumes, proposent l’utilisation d’un pèse-personne, de faire briller les chaussures etc

Ils pénètrent dans une salle d’exposition présentant des reproductions de tapis anciens. Ils ont le plaisir de rencontrer la fille de l’artiste qui, en français, leur donne la signification iconographique des formes utilisées.

                        

Prochain but : Quinua

Sur la route en l’espace de quelques kilomètres, ils seront plusieurs fois arrêtés par la police ; ils roulent sur les terres du « sentier lumineux » qui depuis 1992 s’est presque éteint.

Quinua est un joli village typique en pleine effervescence car c’est l’anniversaire de la ville. Tous les villageois sont dans la rue, habillés de vêtements multicolores. Ils contemplent leurs enfants qui défilent au pas cadencé.

                      

                      

Au Pérou, lorsqu’une maison est terminée, on pose sur le toit un porte bonheur. Dans la région de Cuzco, ce sont des vaches, ici, ce sont des églises qui sont les répliques de celles d’Ayacucho.

                         

Ils quittent Quinoa et cherchent un endroit pour dormir. Dans le village de Tambo, le trotteur ose quitter la route, s’engage sur un pont très étroit et réussit à poser sans encombre Casita près d’un torrent qui longe une ferme.

                                    

Le fermier leur présente sa femme et sa petite fille. Celle-ci a une tâche de sang sur le nez. La trotteuse demande à la mère de quelle façon sa fille s’est blessée. Les parents éclatent de rire et répondent que c’est du sang de mouton qui permettra à leur enfant de posséder beaucoup de bétail lorsqu’elle sera adulte. Après maintes congratulations, l’achat de quelques pépites d’or, ils repartent un morceau du dit mouton dans la main. Ils se dirigent vers Huancavellica. Et là, ô merveille, ils traversent des endroits magnifiques, montant jusqu’à 4746 m au col Abra Apacheta. A chaque tour de roue, le spectacle est grandiose. Des montagnes aux formes étranges et aux couleurs sortant de la palette d’un peintre, s’étalent devant leurs yeux éblouis. Quel panorama et ceci durant 150 km. Ils longent également un lac immense, joyau bleu-azur dans son écrin de montagnes ambrées.Les trotteurs arrivent enfin à Huancavelica, petite ville nichée dans un vallon. Toutes les paysannes portent leurs vêtements traditionnels.

Le lendemain matin, au réveil, la neige a déposé un léger manteau sur les sommets. Courageux, ils repartent sachant pourtant qu’ils vont dépasser 4800 m d’altitude. Bien sûr, ils trouvent la neige sur leur chemin mais Casita grimpe fièrement. En traversant un village, ils voient dans un enclos des hommes, des femmes, des lamas et des alpaguas. Les hommes dansent sous les rafales de neige. Ils fêtent Santiago en buvant de l’alcool de canne et ils proposent au trotteur de trinquer avec eux. Les trotteurs reprennent la route avec un conducteur tout ragaillardi…

Ils décident de faire un arrêt à Huytara. Ils se garent sur la place d’armes. C’est encore la fête nationale. Ils sont accueillis par le préfet qui les reçoit comme des invités de marque. Ils dansent avec les villageois jusqu’à tard dans la nuit.

Le jour d’après, ils visitent l’église, édifiée sur les murs d’un temple inca, et le musée dans lequel ils découvrent des momies très bien conservées.

                       

Puis ils rejoignent Tombo Colorado. C’est un site inca, grand centre administratif et militaire avec une immense place et des vestiges de murs peints ayant conservé les couleurs d’origine : le rouge et le jaune.

                                             

                                           

Plus tard, changement de paysage. Ils quittent les hauts plateaux et découvrent la mer avec Pisco, une ville de pêcheurs. Sur le port, des pélicans aux immenses ailes se prélassent au soleil. Les trotteurs embarquent sur un bateau pour rejoindre les îles Ballestas. Ces îles sont dénommées « les petites galapagos ». Elles abritent des lions de mer, des colonies de pingouins et une multitude d’oiseaux qui nichent sur les rochers. C’est un spectacle inouï qu’ils ne sont pas près d’oublier.

Puis Casita s’engage sur la Panaméricaine. Cette route s’étire comme un long ruban sur des centaines de kilomètres qui conduit les trotteurs vers des régions désertiques et lunaires encerclées de montagnes de sable et de pierre. Parfois, une oasis plantée d’orangers, de figuiers de barbarie et de palmiers se présente au détour de la route.

                    

Bientôt, Nasca est devant eux. De bon matin, sous le soleil et par temps clair, ils survolent les lignes de Nasca.

 

Ce sont d’immenses figures de plusieurs kilomètres tracées sur le sol (des géoglyphes) par des ancêtres des incas, représentant souvent des animaux stylisés. D’avion, le spectacle est grandiose.(n'oubliez pas de cliquer sur la photo pour l'agrandir).

                                                                          Le colibri

                

                               Ballena                               astronauta                                     mono

                          

                          condor                                       perro                                        arana

                 

                                Loro                                       Manos                                     arbol

Les yeux pleins de rêves, les trotteurs reprennent la route.

Direction Huacachima, une oasis minuscule dans un écrin de dunes gigantesques. Celles-ci servent de terrain de jeux aux surfeurs et aux buggys. Ces derniers suivent les courbes offertes par les dunes de sable, basculent au sommet pour redescendre à toute allure comme dans des montagnes russes. Génial.

Commentaire des Trotteurs : il n’y a pas que les buggys qui s’éclatent !!!!

Le prochain bivouac a été choisi minutieusement par le trotteur. Pucasana est un petit village de pêcheurs. Ils s’installent sur une petite place près de la mer. Le lieu est magique. Ils stationnent près d’une grotte par laquelle la mer s’engouffre et vient s’écraser à leurs pieds avec un bruit incroyable. Ils s’endorment comme des bébés, bercés par le bruit des vagues.

                                

                   

       

Sur le port, de nombreux pélicans attendent le retour des pêcheurs. Des pêcheurs enchainés à une corde remontent un bateau échoué sur la plage. Quelle solidarité !

Enchantés de cet intermède au bord de la mer, les trotteurs se dirigent vers Lima, empruntant une route étrange entre désert et océan Pacifique. Au passage, ils ont tout loisir d’observer la banlieue de Lima qui s’étire sur une trentaine de kilomètres avant la ville. Ils s’installent dans le quartier Miraflorès qui est un des plus chics de Lima. Ils font une promenade à pied dans un parc où les chats sont rois, vivant en liberté tout en côtoyant les nombreux promeneurs.

Lima est une ville très moderne qui a gardé un centre historique remarquable. Son patrimoine architectural va de l’époque coloniale au XXème siècle. La cathédrale est un des fleurons du baroque colonial. Elle domine la place d’armes et est encadrée de deux tours jumelles.

                        

                                                                    Place d’armes

Au Pérou, le profane et le sacré sont étroitement liés : dans la basilique Saint François d’Assise, la statue de la vierge porte à la taille la cocarde bicolore, un saint noir avec un vrai balai ?

Les maisons possèdent des balcons ajourés de toute beauté.

                                                                   

Les trotteurs réussissent à visiter la Casa de Aliaga, la plus ancienne maison de lima construite en quincha (matériau résistant aux tremblements de terre). Elle appartient à la même famille depuis 17 générations. La propriétaire qui l’occupe actuellement, a 109 ans. Cette maison de style colonial possède un magnifique patio dans lequel est planté un ficus de 150 ans. Le mobilier est d’époque et les plafonds sont à caissons richement décorés. De nombreux détails mauresques intégrés aux éléments décoratifs embellissent cette demeure.

                      

Après avoir fréquenté avec assiduité les cuisines des marchés, les voilà installés au « Costanera 700 » changement radical de décor et de cuisine ; cuisine fusion aux influences japonaises et péruviennes, tout un programme qu’ils dégusteront. Profitant du ciel dégagé, si rare à Lima, ils jettent un coup d’œil sur le Pacifique.

 

Pour continuer à déguster, mais d’une autre manière, ils se rendent au musée Larco. Celui-ci regorge de trésors provenant de sociétés précolombiennes : des céramiques, des bijoux, des tissus et des objets usuels et religieux, des quipus (sorte de boulier pour calculer).

                   

Mais l’originalité de ce musée provient du fait qu’il est un des rares musées au monde à ouvrir les portes de ses réserves. Au total, ce sont plus de 45 000 pièces qu’ils peuvent découvrir.

Le lendemain, les voilà installés au « Brujas de Cachiche » ils gouteront cette fois avec délice à d’anciennes recettes typiques péruviennes. Une promenade digestive s’imposera dans le centre du quartier Barranco, aux belles demeures anciennes, et une boutique de produits français (les trotteurs ne résisteront pas au fromage…)

                  

 

 

Le voyage est fini pour la journaliste amateur qui passe avec bonheur, la main aux trotteurs. Leur prose est beaucoup plus légère et c’est un exercice beaucoup plus difficile qu’elle se l’imaginait…

Elle les remercie de lui avoir fait connaître les plaisirs du voyage en camping-car, entre rêve et réalité.

Merci aussi de lui avoir permis de vivre au plus près des péruviens qui sont un peuple spontané, enthousiaste et très attachant.

Pour les Trotteurs, les trois semaines de cohabitation, seront passées à la vitesse d’un éclair tant Paulette fut la passagère idéale et dieu sait qu’ils ne l’ont pas ménagée : bivouacs en pleine nature, dans la rue, station-service… dénivelés à la limite du supportable, piste vertigineuse. Ils lui ont fait gouter à toute la diversité de la cuisine péruvienne: chicharon (couenne de porc frit), chicharrones de poisson, cuy (cochon d’Inde), soupes (tous les jours une différente), riz blanc, riz aux crevettes, riz avec canard (canard cuit à la bière), taillarin (pâtes), ceviches (poisson cru mariné dans le citron vert), dans les marchés si colorés, bord de route, petits « restaurants » dont un mémorable, dans un ancien garage sentant encore le gasoil. Sans hésitation, elle a laissé les habitudes européennes dans la valise, pour s’immerger complétement dans la vie péruvienne.

« Aujourd’hui nous avons tous les couverts » voilà une phrase qu’ils ont rarement prononcée.

                                      

                                      

                                                      Cuisine                             bord de route