Le voyage en train est digne d'un film...

Tchao Buenos Aires, les trotteurs auront bien trotté sur tes trottoirs, leurs yeux se seront bien émerveillés devant tant de beautés dans et hors des musées.

Hasta luego Cathy et Romi, rendez-vous au Pérou et ailleurs. C’était leur première expérience de  Couchsurfing, et elle fut une réussite. Pourquoi ne pas lancer un nouveau  concept : couchsurfing dans un camping-car!!! Quoique, eux ils y ont déjà pensé, ils l’appellent simplement camping-car hôte…

Le voyage en train est digne d’un film. Le premier qui les conduira jusqu’à   Ballester  est un train dit de banlieue.  Son balancement, tel  à celui  d’une balancelle, aura eu  raison des yeux de la trotteuse ;  dimanche dernier, dans le même train elle a pu s’endormir  debout. Deuxième train, celui de la ligne régulière,  conduira les trotteurs  jusqu’à Zarate,  pour retrouver  casita. Premier contact étrange, dans ce qu’on pourrait appeler l’entrée, un papi avec un look très particulier: il est assez maigre, une barbe blanche, des vêtements d’un autre siècle mais avec des lunettes à monture rose, les bagages en carton. Il crie, on ne sait pas quoi, en réalité  la porte de communication avec  l’entrée était ouverte et le train était sur le point de partir…L’installation dans le compartiment  se fait sans difficulté,  les voyageurs ne sont pas nombreux. Le train part à l’heure. Les  sièges sont très durs, les fesses vont souffrir pendant 2 heures que doit durer ce voyage. Rapide coup  d’œil, le compartiment n’est pas  climatisé, l’espace vital est suffisamment large, de sorte que les voyageurs ne sont pas les uns contre les autres. La trotteuse s’installe face à une mamy de 6…et quelques années, bien souriante qui propose de céder sa place au trotteur. Ils peuvent faire voyage séparé 2 heures,  ils vont être ensemble dans 10 mètres carrés pendant 2 ans !!!Chacune des mamies sort quelque chose de son sac, la trotteuse l’ordinateur, l’autre mamy le chapelet et se signe. Il faudrait Cathy pour l’assurer  que cette mamy ne se signe pas en prévision de la dangerosité du voyage, mais parce qu’il y a une église. Le train démarre. Si le balancement du train de banlieue berçait celui-là non, attention tenez-vous bien. L’ordinateur a du mal avec  les secousses, le curseur s’échappe dans tous les coins de l’écran…la sauvegarde régulière, est impérative.

La mamy d’en face égrène tranquillement son chapelet et visiblement n’a pas de problème de stabilité. Avec des pauses tant il y a des secousses,  l’inventaire du compartiment peut continuer, jouer sur le clavier devient périlleux.  Si la climatisation ne peut pas faire mal à la gorge, les courants d’air oui,(nous venons de croiser un autre train : turbulences  assurées et  pas d’hôtesse pour nous faire mettre la ceinture !!!)  les vitres des fenêtres ne sont pas en verre, mais  en plexiglass qui empêche de voir la nature. Parfois ce plexiglass est rafistolé avec les moyens du bord pièce de plexiglass collée ou vissée au choix. Les rideaux, c’est du solide, ils ne risquent  d’être déchirés, ce sont des persiennes métalliques .

  En direct :  les chiens n’hésitent pas à passer sous le train alors que celui-ci démarre….Alors que la trotteuse pousse un petit cri de peur, la voisine de couloir continue à mastiquer  son chewin gom et  ne semble pas s’inquiéter pour lui. Ce chien imprudent a traversé la voie pour aller se battre. Le paysage semble changer, enfin ce que laisse entrevoir le plexiglass, c’est la campagne.

Revenons-en au train, il n’y a pas de filet mais des portes bagages bien solides, eux aussi métalliques, mais ils sont vides. Les bagages, enfin les paquets sont par terre bien collés contre son propriétaire, est ce pour une raison de sécurité ou pour le poids excessif ? La question ne sera pas posée car d’une part c’est certainement indiscret, et d’autre part quand bien même il y aurait une réponse, elle serait inaudible tant il y a du bruit.  Des néons décorent le plafond, décorent puisque tout à l’heure au passage d’un tunnel,  c’était le noir complet, vérification faite le train roule de nuit alors… La mamy d’en face à force d’égrener son chapelet s’est endormie. Un vendeur fait un premier passage, vantant à très forte voix sa marchandise,  il vend des briquets, peu d’acheteurs il est interdit de fumer !! Deuxième passage, le même vendeur, toujours en criant, repasse avec des barres chocolatées, cette fois il y aura plus d’amateurs, il ne fera quand même pas fortune… La voisine du trotteur revient de B.A. elle y avait fait son réassort. Elle tente de lui vendre  un polo de l’équipe d’Argentine.  Le train continue son chemin avec toujours autant de secousses et de bruit (parfois inquiétant). Le curseur a toujours du mal à tenir le cap.

 Un contrôleur débonnaire passe dans le couloir, sans demander le billet acheté 1.20€ à B.A. !!! Les arrêts, aux dites gares, sont très rapides, il ne faut pas avoir trop de bagages à descendre.  La mamy s’est réveillée remballe son chapelet et quitte le compartiment.  La voisine du  trotteur cale la fenêtre avec une bouteille de coca, original mais on utilise les moyens à bord. De temps en temps, le bruit est décroissant,  le train passe sur de nouveaux rails. Cette accalmie sera de courte durée, le bruit redeviendra fort et encore plus fort, au point de réveiller un jeune homme qui dormait la bouche ouverte contre la fenêtre « que ruido « » s’est-il exclamé faisant esquisser à la vendeuse au  réassort un sourire.  Les portes donnant sur « l’entrée » restent ouvertes maintenant, le papi a dû descendre. La vue sur le wagon qui suit est impressionnante, on le voit se balancer à donner le tournis.

Finalement ce train pas comme les autres, arrivera avec un quart d’heure d’avance, ce que nos TGV ne sont pas capables de faire,  dit le trotteur.  La gare de  Zarate, 100000 habitants est à l’image du train qui vient d’y déposer les voyageurs, le panneau en bois, il faut traverser  la voie pour rejoindre la sortie, un passage en bois le matérialisant. Un taxi  les déposera à l’hôtel,  l’attente du bateau continue…