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Du berceau de la civilisation Inca aux portes de la vallée sacrée, du 22 juin au 10 juillet
La route qui les mène à Puno ...
La route qui les mène à Puno, prend de la hauteur encore une fois…Ils atteindront les 4500 à Cruz Alto (c’est extraordinaire de rouler aussi bien sous le chaud soleil d’hiver à une telle altitude !!!)
Des bords de route jonchés de sacs poubelles, des bouteilles plastiques, des papiers, l’annonce d’une grande ville, Juliaca 200000habitants. Décidément Madame Garmin est fâchée avec les villes Péruviennes…c’est au milieu des taxis, motos taxi, vélo taxi, camions, dans un vacarme étourdissant de klaxons que Casita menée par la Trotteuse traverse cette ville grouillante de monde.
La sortie en direction de Puno est aussi sale, c’est bien la première fois qu’ils sont confrontés à ce décor…
Ils découvrent le lac Titikaka, Puno niché dans le creux, des rues pentues qui les conduiront au bord du lac. Ils sont un peu déçus par ce lac, rien de saisissant.
Les Trotteurs ne sont pas du genre à se laisser envahir par ce sentiment d’insatisfaction, il doit bien y avoir quelque chose de plus qui fait la réputation de ce lac ? Pour ce faire, ils optent pour une mini croisière qui les mènera aux iles Uros, Amantani avec une nuit chez l’habitant et pour terminer l’ile Taquile.
Après une trentaine de minutes de trajet, les Trotteurs en compagnie de nombreux touristes, « débarquent » sur une des 40 iles flottantes d’Uros. Un « gentil guide » explique avec le « matériel approprié » comment sont créées ces iles à partir de totora, sorte de roseau dont une partie est aussi comestible, les maisons et mobilier sont fabriquées aussi avec ce roseau. Pendant ce temps les femmes installent « leurs boutiques de souvenirs » à même le sol, d’autres achèvent leur ouvrage, l’opération « touristique » est en marche. A la fin de l’exposé, chaque couple est pris en charge par une femme pour « visiter » sa maison. La maison se réduit à une pièce pour dormir, la cuisine étant extérieure, le chemin de retour passe bien sûr par sa boutique. Les « habitants actuels » de ces iles ne seraient pas des descendants des Uros mais des indiens Aymara de Puno, profitant de la manne touristique, y perpétuant toutefois les traditions Uros. (Petite parenthèse, les femmes arrivent tous les matins de Puno pour occuper les iles…Où est l’authenticité ?)
Trois heures de navigation, c’est l’île Amantani qui se présente à eux. Le cirque touristique va-t-il recommencer pensent-ils, voyant des femmes en habit traditionnel descendre sur le port pour les accueillir ? Non pas cette fois. Des cultures en terrasse, blé, quinoa, pomme de terre, avec les murets en cailloux, recouvrent les flancs de l’ile, jolie image pour débuter.
Du sommet de l’ile, lieu sacré dédié à la Pachamama, la terre mère,
obligation de faire les trois tours symbolisant les 3 visions du monde, ils découvriront enfin le lac Titikaka, son nom signifierait « puma de pierre »en Aymara. Quel point de vue sur le lac, fantastique !!! Au loin la Bolivie avec la cordillera Réal (cordillère Royale) toute blanche,
des iles tout autour qui pourraient faire penser à la Bretagne, et cerise sur le gâteau, le coucher du soleil qu’ils vont déguster minute après minute leur rappelant l’embrasement de la cité de Carcassonne un soir de 14 juillet…
Même s’ils ne sont pas « seuls au monde » et si des femmes jalonnent le chemin avec toujours des souvenirs, rien à voir avec les iles Uros, il y a une vraie vie sur Amantani. La vraie vie ils vont aussi la découvrir dans la famille qui les héberge. Ils se retrouvent avec Maria et son fils, touristes Mexicains, à partager pendant quelques heures le quotidien de cette famille, modeste mais accueillante. Ils auront « une pensée émue » pour ces pauvres dames des joueurs de foot qui ne se supportaient pas dans leurs 4 étoiles !!!! Le soir, animation par les jeunes du village jouant la musique traditionnelle dans le foyer, un bon moment pour nos Trotteurs.
Après une nuit au calme, pas de haut-parleur à 6 heures, pas de chiens aboyant on ne sait pourquoi, ils sont interdits sur l’ile parce qu’il n’y a pas de voleurs, ils reprennent le bateau pour la dernière ile, l’ile Taquile.
Dès les premiers pas, c’est le silence qui frappe, pas de voiture, ni de vélo, ni de chiens. La pente est rude pour atteindre le sommet du village, toujours des cultures en terrasses, des géraniums, des bougainvillées encore en fleurs, il leur faut faire des pauses pour reprendre le souffle( ils sont à plus de 3 800 m), ce qui leur permet d’admirer le paysage de plus en plus beau. Les hommes et les femmes en habit traditionnel les croisent sur le chemin, il est difficile de « voler » une photo…
Un homme balaie le chemin empierré avec un drôle de balai, un balai qui sent bon. Il est fait avec des tiges de muña, plante qui pousse en abondance dont l’odeur ferait penser à celle de la verveine poivrée qu’Angèle, maman de la Trotteuse, cueillait dans son jardin …Elle est utilisé en infusion et aurait les mêmes vertus que le maté de coca. Ils arrivent enfin sur la place principale, un grand « magasin » où est exposé tout l’artisanat de haute qualité, bonnets, gants, écharpes. Les Trotteurs appuyés contre le mur, profitent du chaud soleil, à côté d’eux une femme file la laine, et un homme tricote, eh oui ici c’est ainsi.
Plus tard le guide expliquera les codes des couleurs des bonnets portés par les hommes selon qu’ils soient célibataires ou mariés, de la position du pompon toujours sur les bonnets selon qu’il cherche ou qu’il a trouvé une femme. Pour les femmes le code est simple, c’est toujours une question de pompon, cousu de chaque côté de l’étole, selon la grosseur elle est mariée ou célibataire. Puis le guide continuera sur l’organisation économique de l’ile, autogérée, précisant également qu’elle fut une prison politique. 533 marches à descendre pour rejoindre le bateau, voilà ce qui les attendait après le repas servi devant un décor exceptionnel.
A l’arrivée à Puno, pour les Trotteurs, la déception du premier jour est oubliée. Ce lac, ils l’ont approché, touché, humé, alors il est devenu magique, magnifique, et enfin ils l’ont apprécié. Une petite surprise sur le parebrise un papillon gentiment posé par la police, mais ce n’est qu’une mise en garde pour aujourd’hui, demain ce sera payant si Casita est toujours garée à la même place !!!
Il se fait tard, ils doivent rejoindre Odile et Richard à Sillustani à quelques kilomètres pour poursuivre ensemble le voyage.
Sillustani est célèbre pour ses tombes funéraires rondes, chullpas de l’époque pré inca et inca.
Ils passent une nuit près de Lampa, petite ville qui n'a rien d'extraordinaire à part une immense église dont la principale curiosité, une copie de la Pieta de Michel Ange, n'est pas visible.
L'Altiplano est une région d'élevage, moutons, alpagas et vaches sont gardés par des bergères en train de tricoter.
Quand ils arrivent sur la place d'Ayaviri un concours de danse est en cours.
Le guide touristique "Toyota" signale la présence à proximité du Caynon de Tinajani. Après avoir dégusté un délicieux cancacho (agneau mariné dans du piment et de l'huile puis grillé) acheté sur le marché, ils partent avec Odile et Richard explorer ce fameux canyon.
Une fois de plus c'est très beau, mais ce qu'ils apprécieront le plus c'est la rencontre avec Vicente, Dorotea et leur fils Jaime. La famille élève 30 vaches et 50 moutons dans un cadre digne des meilleurs westerns. Ils ont compris aussi que la beauté du site devait être partagée et proposent de faire découvrir les environs de leur ferme et le petit musée comprenant poteries, oiseaux et mammifères empaillés.
Vicente les guide d'abord dans la falaise au milieu de tours impressionnantes de hauteur et de verticalité. Il leur montre deux grottes, l'une grande comme une église, avec un autel et une pierre diffusant des énergies, l'autre abritant une fontaine inattendue en ce lieu
Ils vont ensuite visiter l'étable, bien plus grande que la maison d'habitation et avec Jaime une petite tour funéraire ronde (chullpa), datant de l'époque précolombienne, accrochée à la falaise. Ils passent un moment à discuter avec Jaime du travail d'éleveurs, Le Trotteur est dans son élément, de leurs conditions de vie. Ils apprennent ainsi qu'ils n’ont pas l'électricité! bien qu'une ligne électrique traverse leur propriété, celle-ci est réservée à l'école qui est un peu plus loin. Ils s'éclairent donc à la bougie... Ils pensent toutefois aux panneaux solaires; pour l'eau courante c'est celle du ruisseau...Ils cultivent aussi pommes de terre, quinoa, blé, pas de légumes, ils ne poussent pas à cette altitude (4000 m). Le ramassage du lait est effectué par un employé de la petite fromagerie voisine à...moto!
Le lendemain Vicente leur apporte un échantillon du petit déjeuner local, de la farine de quinoa mélangée avec de la poudre de "cal, alimento de los incas", et du lait...salé. C'est très particulier! Ils auront droit avant de partir de cet endroit idyllique à un sachet de poudre de cal extraite de pierres de la région.
Encore quelques kilomètres d'Altiplano avec toujours de nombreux troupeaux, un col à 4400 m, ils pénètrent dans une vallée, la route serpente entre des champs en terrasses et ils arrivent à Sicuani, première ville importante de la région de Cusco. Deux jours très particuliers, car ils apprennent qu'André le père du Trotteur vient de décéder. Grâce à une bonne connexion Wifi ils pourront rester en contact avec la famille au cours de ces deux jours. Ils profitent d'un atelier de serrurerie à proximité pour faire fabriquer une caisse à accrocher sur le porte vélo. La réserve de gasoil et le barbecue à gaz y trouveront leur place.
L'étape suivante ne fait que 20 km. Eh oui! Les sites historiques sont de plus en plus rapprochés au fur et à mesure qu'ils avancent vers Cusco.
Raqchi est un parc archéologique important, les vestiges Incas comportent le mur central d'un temple d'une hauteur de 12m sur 92 m de long, et 160 quolquas dont 7 ont été restaurés; ces bâtiments circulaires de 8 m de diamètre et 4m de haut servaient au stockage des denrées alimentaires de toute la région de Cusco.
L'église d'Andahuaylillas (à prononcer sans respirer) est un chef d'œuvre de l'art baroque, à tel point qu'on la nomme « la Chapelle Sixtine des Amériques » (ils sont désolés photos de l’intérieur interdites, c’est pourtant si beau !!!)
Quelques kilomètres plus loin des murailles barrent la vallée: c'est Rumicolca un ancien aqueduc transformé par les incas en poste de contrôle.
Juste derrière, Pikillacta( village de puces), cité pré-inca caractéristique de la culture Huari composée de plusieurs murs défensifs.
Avant d'arriver à Cusco, la route est déviée dans le village de Sylla. Les villageois célèbrent en musique et avec des danses la fête du corps du Christ. Les costumes sont magnifiques. A l'instar de ce que les Trotteurs avaient vécu à Pucara en Bolivie, le profane et le religieux sont ici aussi intimement mêlés. La procession circule dans une cacophonie incroyable, musique, klaxons, alarmes se retrouvent mêlés, les oreilles souffrent et les yeux se régalent !!!! Pour votre confort, la « technicienne » a remixé la bande son.
L’arrivée dans Cusco se fera sans encombre, le camping en hauteur, semble tranquille, les voilà prêts à faire les réparations sur Casita avant l’arrivée de Paulette et Caty.
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Commentaires
2LACRAMPE JFJeudi 31 Juillet 2014 à 20:53Certains endroits ont été victimes de la publicité et du tourisme arrivé en masse ces 30 dernières années.Je me souviens de textes étudiés en classe c'était la vie réelle de ces peuples incas. Le tourisme et la vente d'objets ou de vêtements en laine de lama ou d'alpagas a amélioré leur vie rude ; heureusement en poussant un peu plus loin on retrouve un peu d'authenticité et de belles images de ce lac mythique dont le nom faisait rire les enfants.
Le quinoa est devenue une céréale à la mode possédant d'excellentes qualités nutritives, on a encore des choses à apprendre de ces civilisations pour lesquelles la pachamama était sacrée.
A bientôt pour des images de Cuzco dont les espagnols ont emporté tout l'or qui recouvrait bon nombre d'édifices
3odileDimanche 3 Août 2014 à 00:49C est tres bien resume
dommage c est la fin de notre bonne entente
ce soir nous sommes au bord de la mer a san juan de marcona ou nous avons vu beaucoup de pelicans et demain on va voir des pingoins bises odile4anttonMardi 5 Août 2014 à 11:46Que de beauté à partager le lac titikaka un rêve......j adore les couleurs les vêtements et l esprit de ces peuples
qui me rappellent le Guatémala Bravo pour les bonnets authentiques qui vous vont si bien !!!!!
la suite attendue après Cusco Bises
5amis odile richardMercredi 6 Août 2014 à 07:57votre reportage nous rappelle de bons souvenirs , l'église ,où on ne peut pas prendre de photos à l'intérieur , était superbe , nous confirmons !!
même impression de lac touristique pour le lac Titicaca mais c'est tellement extraordinaire de se trouver la , on en a rêvé ,à l'école, de ce lac.
bravo pour les vidéos.
attendons Cuzco (ne pas oublier d'aller au marché san pedro ).
bonne continuation
6michèleJeudi 7 Août 2014 à 23:04On se régale toujours avec vos photos et vidéos magnifiques . Je vois que l'Amérique du Sud a bien compris comment elle pouvait profiter du tourisme , c'est sans doute pour beaucoup un revenu appréciable . Mais c'est vrai que l'authenticité doit en souffrir , comme dans de nombreux endroits maintenant.
A bientôt !
7Alain et MoniqueMercredi 13 Août 2014 à 09:40Entre les vacances, la naissance de notre petite Lucie ( tout va bien ) j'ai pris du retard et c'est seulement aujourd'hui que je prends le temps de lire vos sublimes commentaires. Je vois que le tourisme de masse fait école, dommage. Bonne continuation et à bientôt.
8jolette63Mercredi 13 Août 2014 à 19:26De retour de vacances, nous voici replongés dans la lecture de vos passionnantes aventures si bien narrées et imagées ! Mais nous apprenons aussi la mauvaise nouvelle. Toutes nos condoléances et bon courage.
Bises
Les Auvergnats
9Les BagnéraisDimanche 24 Août 2014 à 19:00Nous avons aimé les maisons des îles en roseau - la tradition des bonnets et pompons mais comment font-ils quand il y a du vent? - Içi ce serait plutôt amusant - Les décors sont toujours aussi époustoufflants - A très bientôt
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Bonjour
Sincères condoléances et bon courage.
Merçi pour ces belles photos cela nous permet de rêver dèrrière notre écran.
Cordialement.
Denis et Florence