Ils ne seront que très peu secoués pendant la traversée....

Ils ne seront que très peu secoués pendant la traversée, le vent s’est considérablement calmé. C’est la pluie qui les accueille à Puerto Ibanez- « tiens il y a plus d’animation que 2 jours avant, grâce aux voyageurs qui attendent et ceux qui débarquent, une multitude d’autostoppeurs.  Deux plus futés ont réservé leur voyage dans Casita depuis Chile Chico, ils vont à Villa Cerro Castillo également.

Ils sont à nouveau sur la Carretera Austral, asphaltée de temps en temps, mais qui auprès des voyageurs rencontrés, jouit d’une belle réputation, une splendeur. Ils en ont eu un bref aperçu en faisant le tour du lac Gl Carrera.

Ils arrivent au camping, tard, une pluie fine tombe toujours, qu’en sera-t-il demain pour faire la balade à cheval qu’ils avaient remise à plus tard, pressés qu’ils étaient de récupérer injecteur du frigo et carte bancaire.

Au réveil, le ciel est bien nuageux, mais il ne pleure pas. Le vent reste modéré, il faudra se mettre des épaisseurs, pour ne pas avoir froid. Le propriétaire vient les prévenir que la ballade est à 9 heures… Ils seront à l’heure.

Les Trotteurs précisent bien qu’ils sont novices, pas de problème…  C’est avec un groupe de jeunes Chiliens qu’ils partent. La ballade commence bizarrement, ils sont arrêtés par les gendarmes, deux touristes se sont perdues et l’une serait décédée. Les Trotteurs trottent figurez-vous, et les postérieurs en prennent  pour leur grade…ils gravissent la montagne, sur leur monture. Le village devient de plus en plus petit, et le pic se rapproche. La ballade, ils ne le savent pas, mais c’est la longue…Après 2 heures de cheval, pied à terre pour monter au glacier Cerro Castillo. C’est un jeune qui les guide, le départ est rapide, la Trotteuse s’arrête, cela va trop vite…le Trotteur continue, il arrivera même le deuxième… Il ne fait pas très chaud, de tout petits flocons  de neige passeront au-dessus de leur tête.

 Le point de vue sur le Cerro Castillo vaut le déplacement.  Le Cerro Castillo, même s’il ne culmine qu’à 2318 m, a toutes les caractéristiques d’une haute montagne : une ligne de crête découpée, deux glaciers suspendus et un lac  de glacier tellement près que le trotteur ne peut le cadrer tout entier dans son Nikon.

Après un moment de contemplation, le trotteur et l’un des guides attaquent la descente à un rythme que ne désavouerait pas Alain (compagnon de l’artiste Danielle).

Le retour vers la vallée se fera par un autre chemin, descendre des pentes raides c’est une chose, mais le faire sur le dos d’un cheval !!! Celui de la Trotteuse était assez tranquille, il fallait vraiment le solliciter, l’encourager, pour qu’il passe à la vitesse supérieure. Celui du Trotteur voulait trotter, savait-il  qu’il avait un trotteur sur le dos ? A la fin de la ballade de 6 heures, asado de cordero, même si c’est l’heure de gouter, il n’y a pas d’heure pour l’asado… Une bonne journée, bien remplie.

Ils repartiront le lendemain, sous la pluie, vers Coyhaique.  Au passage ils prendront deux jeunes autostoppeurs qui attendaient depuis 3 heures qu’une voiture s’arrête. A Coyhaique, à leur grand soulagement, ils peuvent faire remplir leurs deux bouteilles de gaz. Fini le dilemme, se laver à l’eau chaude ou manger chaud !                                                       

Pendant deux jours ensoleillés ils parcourent la partie asphaltée de la Carretera austral, toutes les conditions sont réunies pour profiter de ses paysages merveilleux : larges vallées, se rétrécissant parfois, rivières, lacs et bois émeraudes, pics enneigés, troupeaux de bétail conduits par des gauchos.

A la « Piedra el Gato » la trotteuse aura une pensée émue pour ses minettes (pas malheureuses) restées en métropole.

A Puerto Cisnes, après un détour de 35kms, ils tâteront pour la première fois l’eau, froide, du Pacifique. Le trotteur se fendra d’une aquarelle tant l’endroit est paisible.

Hélas, le soleil ne les accompagnera pas une troisième journée d’affilée, mais le régal des yeux ne sera pas pour autant gâché, tant le décor, dans lequel serpente la route, maintenant en ripio, particulièrement étroite, est extraordinairement beau et envoutant. Deux murs d’une végétation luxuriante émergent d’un crachin épais, donnant l’impression de progresser dans un tunnel où le vert est décliné sous toutes ses nuances.

Comme beaucoup de voyageurs ils aimeraient que cette partie de la Carretera soit sauvegardée en l’état tant elle est enchanteresse. Le temps pluvieux ne leur permettra pas de faire les excursions possibles sur cette partie, comme les quatre autostoppeurs  français qu’ils amèneront jusqu’à Puyuhuapi, petit village aux commerces dégarnis, blotti au fond de son fjord.

Ils y restent deux nuits et y rencontreront Fréderique et Daniel,http://lescampette.uniterre.com cyclistes baroudeurs et artistes, autour d’une poêlée de papas cuites à la graisse de canard, une belle soirée…

Les quatre jeunes français, Maxime, Rodolphe, Quentin et Franc, qui ont attendu en vain pendant une journée qu’une voiture s’arrête, viennent réserver leur place pour le lendemain.

Les trotteurs auraient pu mettre un écriteau « complet » tant il y avait de pouces levés à la sortie du village.  Ils mettront 8 heures pour parcourir les  170 Kms de ripio et de route en travaux qui les mènera à la frontière Argentine via Futaleufu. Les travaux qui sont en cours sont gigantesques, tant le relief est accidenté. Ils rencontreront une foule de cyclistes, seuls, en couple en trio etc…Chapeau à tous pour se lancer dans une telle aventure dans ces conditions dantesques, au milieu de la poussière ou de la boue selon la météo du jour.

Même si d’un point de vue économique ces travaux se justifient, il n’en demeure pas moins que le charme sera rompu quand le ruban d’asphalte sera déroulé...

La suite du voyage se passe en Argentine...