• La forêt boréale sous la pluie, Colombie Britannique du 17 au 25 juillet 2015

    La route traverse le parc du Mont Ropson...

     

    La route traverse le parc du Mont Ropson, dissimulé dans la brume, pas une âme qui vive, même pas un animal sauvage.

                               

    Ils laissent le mauvais temps derrière eux. A la forêt succèdent des prairies, des troupeaux paissent, des fermes dispersées sur ces étendues dont on ne voit jamais la fin. Après quelques tentatives pour trouver un bivouac, ils optent pour la solution facile, un RV de bord de route. Cela leur donnera l'occasion d'entendre le chant d'un coq, depuis qu'ils ont quitté le Mexique cela n'était pas arrivé. L'étape suivante sera très longue 450kms partagée entre forêt et prairie.

                       
    Après Prince George, une peu de vie rurale, puis plus rien, de la forêt. Cela leur laisse le temps de réfléchir sur la route à prendre pour les jours à venir. Un bivouac sympa au bord d'un lac, le soleil, une température agréable, ils peuvent sortir les chaussettes.

                                                         

    Arrêt au centre des visiteurs à Smithers, où ils rencontrent Robert, voyageur au long cours, il redescend vers Jasper, il n'a pas vu les ours qui pêchent. Ils se sont posé la question pour prendre le ferry depuis Prince Rupert et monter plus au Nord, mais pas de place avant 8 jours. Alors pas d'autre solution que de poursuivre sur la Yellowhead Highway qui longe la belle vallée de la rivière Skeena, un arrêt photo à Moricetown d'un pêcheur indien de saumon.

                                
    A Kitwanga, village amérindien, ils empruntent Cassiar Highway qui doit les amener à Watson Lake (Yukon) ; pour l'instant arrêt image des mats totems fin 19s impressionnants par leur hauteur, de 5 à 9 mètres, quelques traces de peinture polychrome sont encore visibles.

                                                                 
                                              

    Encore un beau bivouac au bord du lac Kitwancool, juste le clapotis de l'eau à entendre, et parfois le bruit d'un moteur de voiture, finalement la route principale n'est pas si loin. Avec le jour qui dure, dure, ils se régalent à le regarder baisser tout doucement.

                                                                 
    Direction Stewart, par une petite route, jalonnée de glaciers de plus en plus imposants certains sont éblouissants en particulier Bear Glacier d'un bleu azur.

                                             

    Stewart au bout du Portland Canal, fjord très profond, marque la frontière naturelle entre Canada et Alaska, mais bizarrement pas de poste frontière dans ce sens, ce qui n'est pas vrai en sens inverse.



    Pourquoi être venus dans ce coin aussi reculé? Parce qu'il y a un site d'observation du grizzly pêchant le saumon, droit d'entrée, pour 1 ou 3 ou 8 jours...sans garantie, il faut attendre. Leur patience a des limites, au bout de la piste, environ 40 kilomètres, Salmon Glacier. Un petit ours noir fera une très brève apparition, impossible de découvrir sa cachette dans les herbes hautes. Enfin ils arrivent au sommet.


    Glacier magnifique, pourquoi n'est-il pas répertorié dans leurs guides, les bus spéciaux auraient du mal à circuler dessus, quelques touristes et une jeune Belge avec qui ils papoteront un bon moment. Ils auraient pu passer la nuit sur le parking, mais des nuages commencent à envahir le ciel, et ils ne connaissent pas leurs intentions. Alors ils repartent vers la rivière aux ours, en chemin ils croiseront une marmotte.


    Lorsqu'ils arrivent l'ours est déjà là, dans l'eau, trop tard! Fallait pas parler autant de temps. Mais l'ours réapparaît 300 mètres plus haut, c'est un grizzli, sa taille et sa corpulence sont imposantes, rien à voir avec les nounours de Yellowstone, mais il ne pêchera pas, dommage.

                             
    Dans la nuit, les nuages craquent laissant passer des milliers de gouttes plus ou moins grosses. Encore des questions que faire, attendre que le ciel se dégage ou aller chercher le soleil? Ont-ils oublié qu'ils tutoient une fois encore le Pacifique, grand fournisseur de pluie. Lorsqu'ils ont traversé la première fois, Stewart, port industriel important d’il y a quelques années, rien de très gai ne s'en dégageait. Seuls les deux hôtels avec leurs paniers suspendus plein de fleurs apportaient une touche de couleur. Avec la pluie, ils ont l'impression de traverser une ville fantôme, beaucoup de maisons fermées, les vitrines des magasins laissées à l'abandon, il y a 500 habitants alors qu'ils étaient 10000 à la belle époque. Seul le Centre Informations Touristiques semble imperturbable au temps qui passe, mais attention touristes, il faut bien choisir l’heure et le jour fermeture de 12 à 14h et samedi dimanche.


    Leur quête des rayons continue, tout fume autour d'eux, la terre, les montagnes, l'eau, Casita se lave.

                               

    Un avantage à tant de pluie, les moustiques ne collent pas à la carrosserie, maigre compensation. Le paysage impossible à voir, de temps en temps une trouée dans la brume laisse penser qu'il y a de hautes montagnes et des glaciers, cette route n'est pas trop fréquentée mais....un ours sur le bas-côté, un ours noir, tranquille. Il les regarde, traverse la route toujours d'un pas tranquille, puis s'enfonce dans la forêt.


    Soudain les feux stop de la voiture qui les précède s'allument, en même temps celle qui vient en face s'arrête; un ours imprudent traverse.

                                                        

                                                           
    Enfin un troisième un peu plus gros, toujours noir, peu troublé par le moteur de Casita continue son repas, puis décide lui aussi d'aller en face, d'un pas très lent, sans s'en faire, jetant au passage un coup d'œil curieux vers les Trotteurs.

                                          

    D'avoir vu 3 ours dans l'après-midi les console d'avoir roulé sous la pluie. Bivouac sympa, encore au bord d'un lac dans la forêt, et pour une fois ils n’attendront pas que le jour décline. Cela devient monotone d'écrire, pluie forêts, et pourtant c'est leur quotidien. Il y a des rencontres de Français expatriés, tel Henri de Poitiers ,  qui a bourlingué depuis 1968 toujours pour des sociétés canadiennes, maintenant il a sa propre compagnie, il trace un portrait des américains peu complaisant; puis une famille qui vivait au Québec depuis 3 ans, va voir comment c'est le Yukon. S'ils la rencontraient maintenant, ils auraient presque envie de lui dire de ne pas y aller, suite à la conversation qu'ils ont eu avec le dernier expa de la journée, vivant dans ce territoire.

                                                        
    Avec toujours la pluie, la température fraîche, Watson Lake (Yukon), sans âme, cela ne leur donne pas l'envie de continuer vers le nord, d'autant que les prévisions météorologiques sont très mauvaises, il faudrait monter à la limite de l'Alaska pour retrouver le soleil. Watson Lake est connue pour sa collection de panneaux indicateurs, 78000 issus du monde entier.

                                                        

    La collection a commencé en 1942 lorsqu’un soldat américain occupé à construire la route vers l'Alaska, planta le premier panneau indiquant le nom de son village et la distance qui l'en séparait. Cette collection se trouve juste à côté du centre des visiteurs. Grâce à une connexion Internet ils pourront lire le dernier commentaire sur le blog; cela fait toujours plaisir, même si le commentateur du jour, fidèle depuis bien longtemps, persiste à ne pas dévoiler son adresse mail afin que les Trotteurs lui répondent, dommage. Ils auront également parmi les emails, celui de Louise et Denis rencontrés au Guatemala, qui les attendent à Mont Tremblant.
    Les Trotteurs vont terminer la boucle de la Colombie Britannique en empruntant l'Alaska Hwy.

     
    Avant de partir, ravitaillement à la supérette, dans le chariot la viande pour pot au feu a remplacé les tomates pour la salade. Encore un ours imprudent qui traverse la route très rapidement. Heureusement la circulation est loin d'être dense, mais il a obligé le conducteur à freiner très brusquement. Le bivouac ce soir-là est au bord de la rivière, avec vue sur les rapides du Whirlpool Canyon.


    Le panneau annonçant les bisons….et oui les bisons des forêts qui sont au bord de la route….Ils semblent plus gros que ceux de Yellowstone.

                              
    Ils s'octroient un moment de détente, et la pluie également, à Liard River Hot Springs aux sources chaudes et sulfureuses dans un cadre boisé très agréable.

    Ils devaient faire plusieurs haltes sur cette partie, mais hélas c'est sans compter sur le retour de la pluie, et le plafond très bas. Le lac Muncho couleur aigue-marine, entouré de montagnes qui auraient dû s'y refléter mais sans le soleil rien d’extraordinaire,


    un troupeau de mouflons de Dall qui lèche le sel sur le bord de la route,

                             

    un seul orignal qui s'est dépêché de rentrer dans la forêt,



    voilà sur les 300 kms qui les séparent de Fort Nelson les seules nouveautés. Pour le reste, des sapins, des bouleaux, des sapins, des bouleaux. Ford Nelson, la pluie cesse, c'est la seule chose agréable qui puisse les marquer, le bivouac au fin fond de la forêt une zone d'observation protégée au bord d'un lac, 3 baigneurs, surprenant? Non, ils viennent d'Alaska.

                                                      

    La monotonie de la route est moins pénible sous le soleil, beaucoup de panneaux préviennent qu'il peut y avoir des animaux sur la route, en fait ils ne verront que les panneaux! Ainsi va, le compteur enregistre les kilomètres parcourus, il a du boulot pour l'heure. Ils traversent une zone brûlée il y a encore de la fumée, quelle désolation, seule l’épilobe a par endroit résisté.


    Cette fleur emblématique du Yukon est aussi très présente en Colombie Britannique elle apporte sa touche colorée du rose vif à rose violet tout le long de la route.

                                                          
    Avec le soleil il est plus facile de voir toutes les couleurs de la forêt, le noir celui de l’épinette, vert plus clair celui du sapin, vert tendre celui du bouleau, quelques trouées, qui laissent entrevoir des chemins boueux, tiens! aurait-il plu ici aussi. La mise à jour du blog les oblige à s'arrêter dans un camping avec wifi, juste vient stationner à côté d'eux un camping-car de location, des Palois! A Fort St John, centre d'exploitation pétrolière, la circulation augmente, retour à la civilisation pensent-ils, des vrais villages, fleuris, l'agriculture reprend ses droits, donnant par ses couleurs un air presque de fête, même si la route est toujours monotone, ils sont encore très loin d'Halifax plus de 6000 kms.

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  • Commentaires

    1
    journaliste amateur
    Samedi 8 Août 2015 à 08:25

    ce pays est complétement différent de celui que vous avez quitté. Vous accomplissez un retour vers la nature .Qui dit que vous n'allez pas rencontrer des hommes très proches de "l'etat de nature" rêvé par jean Jacques Rousseau. je vous le souhaite car vous aurez des discussions vraies avec eux, ce que vous adorez.

    bises 

     

    2
    Francisa
    Dimanche 9 Août 2015 à 16:45

    Bravo pour la qualité de votre blog et des photos. Je vous suis depuis le départ et vpous remercie de nous faire profiter de ce fabuleux voyage. Bonne continuation. Francis

    3
    Alain- Monique
    Dimanche 16 Août 2015 à 09:24

     

    Il ne fait pas beau, dommage, le Canada n'en est pas moins un beau pays que vous ne manquerez pas d'apprécier j'en suis certain.

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