• Quelle galère! mais la récompense était au bout...du 16 au 26 Janvier 2014

    Le passage de la frontière de Futaleufu...

    Le passage de la frontière de Futaleufu se fait sans problème, c’est toujours simple dans le sens CHILI ARGENTINE. Ils retrouvent la Ruta 40, asphaltée dans cette partie, sans charme particulier jusqu’à El Hoyo, où ils cherchent un bivouac. Après maints détours ils prennent la direction du lago Epuyen, à 13 Kms, par une piste qui serpente au début au milieu des fermes où sont produits légumes et fruits rouges.

                                    

    Puis tout d’un coup la piste s’élève en lacets serrés ; c’est la fin de la journée, comme la piste, la tension monte dans Casita : Continuer ou ne pas continuer ? that is the question. Comme deux avis valent mieux qu’un, le trotteur s’enquiert de l’état de ladite piste auprès de deux automobilistes. Rassuré par le deuxième, il se lance le cœur léger dans la descente pour arriver au bord du lac où des campings (obligatoires) accueillent les asadistes (argentins qui pratiquent la religion de l’asado). Comme la plupart des «  fidèles » quittent le lieu de culte, appelé fogon (barbecue en dur), après la cérémonie, ils passèrent une soirée et une nuit tranquilles.

    Le lendemain, après le bain du Trotteur dans une eau à 18°, la piste leur parut d’une facilité déconcertante….

                                    

    La route qui mène à San Carlos de Bariloche(ou Bariloche) longe plusieurs lacs et est très agréable...  d’après le Trotteur, car la Trotteuse s’est assoupie longuement, mais chut il ne faut réveiller une Trotteuse qui dort…donc pas de photo.

    Bariloche est une grande ville, avec des quartiers peu reluisants, et d’autres, comme ceux qui bordent le lac, magnifiques, des maisons, des hôtels en bois dans une belle harmonie. On retrouve l’inspiration  Alpestre également dans les chocolats, les chiens Saint Bernard avec leurs tonnelets autour du cou qui posent  pour la photo, les spécialités culinaires, les fondues. Quand ils iront s’y balader, ils feront comme tous les touristes ce jour-là, ils achèteront un sweat  tant la température est froide…L’unique ballade en montagne sera pour le Cerro Catedral, un impressionnant panorama, que les photos une fois de plus ne rendent pas, les volcans Chiliens au loin, vers le Nord l’horizon est bouché pour une raison inconnue.

     

                   

                   

    Un seul moyen pour atteindre le sommet (2000 mètres) les remontées mécaniques et télésiège. Pour rejoindre le bas (1000 mètres) ils choisiront de descendre par les pistes de ski…Cela vaudra à la Trotteuse d’avoir les tendons douloureux pendant 3 jours.

    Le temps très maussade, ne favorisant pas les ballades, ils quittent San Carlos de Bariloche, pas trop tôt, après avoir fait quelques belles emplettes : des fruits, des légumes frais, enfin, de la viande qui ne sera pas coupée à la scie, mais au couteau. Peu de kilomètres 100 au maximum, un bivouac en pleine nature voilà le programme.

    Au loin l’horizon est bien sombre, comme dimanche, est ce de la fumée, de la pluie ? Non tout simplement de la poussière ; le vent violent la soulève en tourbillons qui s’élèvent et qui leur donnent l’impression d’être dans une « tempête » de poussière. Le paysage, quand il est visible, est magnifique.

                                    

    Tout le  long de la rivière des pitons rocheux, de toutes les formes se dressent vers le ciel. La vitesse de Casita n’est pas excessive tant le vent est déchainé mais bravement elle avance. Des rafales la secouent si fort, que la Trotteuse veut s’arrêter, elle a perdu l’habitude, au Chili le vent était presque inexistant… Ils quittent la vallée, pour entrer à nouveau dans le parc Nahuel Huapi .

    Plus de vent ouf, le paysage grandiose à nouveau des pitons rocheux de partout, avec un peu d’imagination ils pourraient se croire dans le Far West, mais non, pas encore. Pour une fois, le ripio est acceptable, ils ont eu tellement pire… la route suit le lit d’une rivière, un pont de bois en bon état, tout est tranquille, même eux.

                         

    Tiens la route commence à monter, au loin un lac bleu foncé, le lac Traful, apparait, il reste 7 kilomètres à parcourir. Des feuilles commencent à voler autour d’eux, des branches jonchent le sol, mais Casita ne tremble pas. Le lac est maintenant bien en contrebas, ce n’est pas fait pour rassurer la Trotteuse, pas de rail de sécurité, les trous des bas-côtés même pas signalés… Le Trotteur ralentit prudemment, «- il y a quelque chose là-bas » Oui il y a du monde parce qu’il y a un mirador, et en prime un vent extrêmement furieux, ils sont au « mirador du vent ». Les voitures sont secouées, imaginez Casita et la Trotteuse dans Casita, le « trouillaumètre » à 0.

                                 

    Le Trotteur juge qu’ils ne peuvent pas passer, la route est en corniche, il faut faire demi-tour, même dans ces conditions. Ils ont repéré la clairière d’une ferme, avec des arbres qui pourraient les protéger. Le Trotteur demande l’autorisation, le choix de l’emplacement est compliqué à trouver en raison des grands arbres, des cyprès. Il y a 5 minutes peut être qu’il étudie comment placer Casita, un grand bruit…un arbre est par terre. Il y a un espace, sans arbre, en pente, il fera l’affaire. Il mène Casita à sa place boum !!!Un autre arbre par terre celui-là il est tout près… rien de très rassurant cette affaire… Ils parlementent, Casita est en pente…boum !!! Et un autre arbre par terre, Casita venait de passer à côté…le vent est déchainé, en un quart d’heures 3 arbres ont été déracinés, la Trotteuse partirait bien, mais le Trotteur s’y refuse, trop dangereux. Le coq et les poules avancent plus vite qu’ils le souhaitent, et repartir à contre sens est difficile. Les Trotteurs ne sont pas seuls, un couple d’Argentins est aussi arrêté, ils ont tous le nez en l’air à surveiller les arbres, le vent continue avec la même force…Que le temps semble long dans ces moment-là…la nuit risque d’être perturbée. La météo prévoit pour le lendemain matin une accalmie, il ne faudra pas trainer…En attendant c’est la pluie qui a pris le relais… Casita est bel et bien en pente, peu importe, elle ne bouge pas. La Trotteuse pour exorciser sa peur, prend le clavier, raconte, en live, le dernier événement vécu. Le Trotteur pendant ce temps fait un peu plus connaissance avec le couple Argentin et leur fils.

                                             

    Dardo est professeur de musique, Ruth professeur des écoles. La pluie continue, le vent aussi même s’il a tendance à vouloir se calmer, le Trotteur les invite, après toutes ces émotions à prendre l’apéritif, ce sera un vin « bien de chez eux », un Pacherenc. Le temps passe vite mais pas la pluie, tout le monde soupera dans Casita, encore salle commune de refuge. Au cours de la  conversation tous les sujets seront abordés : les difficultés économiques des Argentins, l’immigration, et un clin d’œil à  notre cher Président Hollande,  (sa vie sentimentale dépasse les frontières de l’hexagone, Dardo faisant aussi référence à F.Mitterrand). La soirée se terminera assez tard, une soirée très chaleureuse. Casita est vraiment en pente, ce soir ils dormiront la tête aux pieds.

    La pluie est tombée toute le nuit, et continue, le vent est définitivement calmé, Casita est sur un terrain sablonneux et en pente…Réveil matinal, sans doute préoccupés tous les deux par la situation, ils ne sont pas certains de pouvoir sortir aisément du « stationnement ». C’est Dardo qui part le premier, sa voiture patine sur l’herbe…aïe mauvais présage. Il la lance à toute vitesse passe sans s’arrêter la petite montée qui est maintenant bien glissante…

    Ils ne perdent pas de temps enfilent pantalons, chaussures, polaire la température a bien chuté durant la nuit. Casita a du mal à remonter la pente…mais le reste des plaques de désensablage l’aide. Il reste la petite montée…elle n’y arrive pas malgré tous ses effort. Ils vont sur le bord de la route pour arrêter un 4x4. Au bout d’une demi-heure un pickup Chevrolet s’arrête, il ne sera d’aucune aide lui aussi patine, mais son propriétaire va prévenir l’ouvrier qui entretien la route juste à côté, il devrait venir bientôt. Au bout d’une heure, il arrive…nenni, il fait juste demi-tour et s’en va…Le Trotteur va le voir, il viendra quand il aura terminé son travail. L’heure tourne, le froid commence à se faire sentir, la pluie est toujours là…Le Trotteur n’y tenant plus repart aux nouvelles, il est 14 heures. Les voitures sont stoppées en raison des travaux sur la route et que voit-il ?  Un Toyota avec un treuil… Son propriétaire accepte de venir en aide, Casita sera remise sur la piste rapidement, juste quand la niveleuse  arrivait pour la sortir du mauvais pas. « Toyota me va » pense certainement Casita, une fois avec des Brésiliens, une fois avec des Portégnos.

          

                                                         

    Ils reprennent la piste sous la pluie, passent devant le mirador du vent, sans s’arrêter même s’il n’y a pas de vent.

                                 

                                                                                                                                           

    La piste avec la pluie est devenue une véritable savonnette, le lac toujours en contrebas et toujours sans rail de sécurité…Casita tient bien, mais combien de kilomètres va t il leur falloir faire dans ces conditions ? Trente-trois avec des descentes, des montées, des tournants raides, des passages à prendre avec élan sous peine de rester embourbés, le Trotteur est très concentré, la Trotteuse !!! Cette « savonnette » traverse une belle forêt de cyprès, beaucoup d’arbres au sol, des ruisseaux qui débordent sur la « route » une végétation luxuriante.

                                   

    Ils regrettent de rencontrer des conditions si difficiles, qui les empêchent de s’arrêter, prendre des photos, en profiter. Enfin ils quittent le bord du lac, mais pas la savonnette, même les voitures roulent lentement voire très lentement au point que Casita en double une. En fait c’était pour la prendre en photo dans cette gadoue…Au croisement ils retrouveront la route asphaltée mais pour 2 kilomètres…puis ils rouleront pendant 35 kilomètres sur une tranche de gruyère…des trous, des petits, des gros si d’aventure une poule avait décidait d’y faire son œuf, il s’y serait cassé tellement certains sont profonds.

                                  

    Tout le monde roule au pas, sous cette satanée pluie et la brume en plus qui cache tout le paysage…Le 4x4 sauveur les double, en leur faisant coucou. La vitesse moyenne est particulièrement basse, le compteur affichait plus souvent 10 et dans les moments les plus difficiles 3km/h. Ce soir, ce ne sera pas bivouac dans l’herbe, il n’y a pas toujours un Toyota dans les parages…mais un camping au bord du lac Falkner, des fois que le soleil se montrerait demain. Ils ne sont pas les seuls à vivre une journée de chien, devant eux un bus pour une raison inconnue a pris le bas-côté et y est resté…

     

                                  

    Toute la nuit la pluie fait des claquettes sur le toit de Casita, à grands bruits au point d’empêcher le Trotteur de dormir, mais pas de soucis pour repartir, Casita est sur un terrain bien plat…sauf qu’au saut du lit «- j’ai le pied dans l’eau » dit la Trotteuse. Ils commencent à éponger, la température est fraiche ce matin-là,  il faut sortir la polaire de la penderie «- mais  elle est mouillée !!! ». Elle n’est pas la seule à être mouillée, tout le linge dans la penderie …l’eau est passée par le passage du fil du panneau solaire,(ce n’est pas EAC qui l’a installé) la boite de protection sur le toit n’ayant pas résisté aux intempéries, et pas de joint de silicone autour du fil. Profitant d’une éclaircie, la réparation sur le toit sera faite avant de reprendre la route, non pas sous la pluie, mais avec de la neige fondue, il fait 4° c’est l’été !!!

                                  

    Cette matinée, se terminera comme elle avait commencé, perturbée. La Trotteuse qui a enfin pris le volant, en arrivant à San Martin de los Andes serre d’un peu trop près une voiture en stationnement lui enlevant un peu de peinture… Ils tentent d’envoyer un petit colis, ils ont enfin trouvé des « régalos » pour les anniversaires de leurs petits, mais refus catégorique de la postière, il faut passer par la case douane,  « Oui d’accord » mais fermée jusqu’à mardi et c’est samedi. Ils attendront d’être au Chili avec l’espoir que ce soit plus simple.

     

                                  

    Dernière étape en Argentine, avant de repasser pour un petit moment au Chili, le Parc Lanin et son célèbre volcan.

                                   

    Ils y passeront deux nuits et s’ils ne s’étaient pas trouvés à cours de provisions, passage en douane Chilienne en vue, ils y seraient restés plus de temps, tant pour le décor, somptueux, que pour la rencontre d’une famille Argentine, charmante.

    Le volcan Lanin les accompagne depuis un bout de temps déjà quand ils arrivent à ses pieds, ils restent bouche bée. Il est resplendissant, son chapeau bien blanc, culmine à 3776 mètres, son ascension ne se fait qu’avec un guide, sur 2 ou 3 jours. C’est un volcan éteint.

           

     

                          

     

                           

     

                                                                                   Rauli

     

                                                  

                                                 

                                                                         Caña Colihue

     

    Ils choisiront tout simplement de faire une boucle près du lac Tromen. Le chemin botanique leur permettra de mettre un nom sur tous les végétaux qu’ils rencontrent depuis un certain temps : le Rauli un immense arbre, Amancay, Panil, et Cana Colihue. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer et de parler avec des membres de la communauté Mapuche. Les Mapuches sont une des tribus indigènes qui s’opposèrent aux Espagnols, notamment sur le territoire de l’actuel Chili. L’état Argentin leur a concédé la cogestion du parc Lanin et des campings.  Après avoir gouté à l’asado Mapouche, ils reprennent leur balade à travers des herbes.

     

                                        

    « -Y a-t-il des serpents ? » demande la Trotteuse

    « -nooon, qu’une espèce de couleuvre noire »

    Et quelques secondes plus tard

    « -Regarde celui-ci !!!!» crie la Trotteuse

    Un serpent verdâtre, étalé de tout son long, dort tranquillement sur le bord du chemin…

                                             

    Le Trotteur, avec un bâton réveille le serpent  qui file ventre à terre dans le fourré, la Trotteuse était prête à faire demi-tour… Ils croiseront souris et lézards, tout pour la rassurer.

    Le deuxième soir, arrivent Manuel, Mariel, et leurs enfants, Magdalena, Francisco. Le courant est immédiatement passé, de belles discussions, un moment chaleureux. Mariel donnera toutes les explications sur la cana colihue, sa durée de vie est de 60 ans, fleurit tous les 12 ans mais c’est un vecteur de propagation des maladies mortelles des rats.

     

                                            

    Le lendemain, chacun reprendra sa route. Si les Trotteurs passent par Cordoba sans doute s’arrêteront-ils leur faire un coucou….En attendant ils avancent vers la douane Chilienne, la graisse de canard et le miel dans la soute. Tout se passera rapidement, y compris le contrôle sanitaire, qui n’a pas vu, comme les Trotteurs, deux pommes au fond de la boite à pain…

    La suite du voyage se passe au Chili....

     

                                                           

     

     

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  • Commentaires

    1
    José
    Dimanche 9 Février 2014 à 02:23

    C'est un véritable plaisir de vous accompagner.


    Mais je ne sais pas bien si c'est un plaisir de partager vos aventures ou un plaisir de ne pas partager vos galères.


    Je suis toujours impatient de recevoir un nouvel article. Vite, la suite !


    Je vous embrasse très fort.

    2
    La Catita
    Dimanche 9 Février 2014 à 16:08
    Les recomendamos que realicen la ruta de los siete lagos y en Lago Hermoso visiten el taller de rompecabezas de Ana Kraft.
    3
    Nico des bois
    Lundi 10 Février 2014 à 18:35

    Ola Gringos ! Un régal effectivement de vous suivre... Que d'aventures ! Vous vous en sortez super bien, c'est cool, et toujours de belles rencontres. A chaque fois, je suis à 2 doigts de tout plaquer pour venir vous rejoindre...

    Les photos sont magnifiques, le volcan Lanin... Pffff...  Un enchantement !

    Bisous à vous deux, bonne continuation.

    PS

    Valparaiso : Vous allez voir, c'est aussi de toute beauté. Un paradis pour artistes, du street art dans toutes les rues... Prévoyez 3 ou 4 jours si vous pouvez. Vous ne serez pas très loin de Santiago du Chili, point de départ en avion pour l'île de Pâques... Peut-être les billets ne sont-ils pas trop chers  si vous consentez à laisser Casita quelques jours toute seule. J'ai un super contact sur l'ïle, Patrice globe trotteur, un français marié à une RapaNui (hébergement + guide exceptionnel), tenez moi au jus par mail et je vous balancerai les tuyaux.

     

     

    4
    .antton
    Mardi 11 Février 2014 à 18:30

    quel plaisir de lire vos deux articles par un dimanche pluvieux !!!! que de beauté dans les paysages très variés

    à découvrir que d aventures et de rencontres sur la route.....casita est très courageuse et les trotteurs aussi

    Bises   A plus

    5
    petit fils (romain)
    Jeudi 13 Février 2014 à 14:44

    coucou

    Je ne trouve pas le nouveau texte du chat chat.

    C'est la belle vie la ou vous ètes car vous invité beaucoup de gens dans votre cassita

    Bises Papi et mamie..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    6
    Alain et Monique
    Jeudi 13 Février 2014 à 15:37

    Lire ces deux courriers nous donne un peu de soleil dans la tête faute d'en avoir dans le ciel. C'est avec  beaucoup de plaisir voire d'envie que nous  suivons votre périple. Tout va bien pour nous, nos malades se remettent bien. Bises. Alain

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