• Retour au pays du mojito et de la salsa du 15 décembre au 5 janvier, 2ème partie

    Départ matinal mais trop matinal, nouvelle crevaison....

     

     

    Pour voir le trajet, cliquer ICI

     

    Départ matinal mais trop matinal, nouvelle crevaison sur la même roue, cette fois un clou, alors arnaque ou pas la dernière fois? Sur le prix oui, le tiers ce matin-là.

                            


    Bayamo, est une étape sympathique musicale, au restaurant avec un trio de deux musiciens(la chanteuse était malade), puis dans la rue à écouter un groupe de femmes, accompagné d'un orgue à manivelle, la spécialité de Bayamo et à regarder 4 mamies dansant au rythme des percussions.

                                                           
       

                                  

    Après un petit arrêt à El Cobre, le sanctuaire le plus fréquenté de Cuba,

                                                            

    au loin 2 tours apparaissent, celles de la Cathédrale de Santiago de Cuba. Choisir de passer la fin d'année à Santiago, beaucoup de touristes ont eu la même idée, de sorte que trouver une casa particular ressemble à un parcours du combattant, avec l'aide des charmants propriétaires de la casa Las Terrazas, ils arrivent chez Yuri, à 5 minutes du centre.


    Santiago n'a pas échappé au changement. Ils flânent en cette fin d'après-midi, passant par la place centrale, Parque Cespedes où les habitants viennent prendre le frais, où les nombreux rabatteurs vantant les mérites de tel ou tel restaurant, importunent les touristes, où il ne faut pas regarder un porteur de guitare sous peine de devoir mettre quelques pièces dans l'instrument parce qu'il aura joué quelques notes;

                                            

    continuant par la plaza de Las Dolores bordée de jolies maisons coloniales, les grands-mères bigoudis sur la tête discutant;


    passant devant un arrêt de bus très fréquenté, ils sont obligés de se boucher le nez tant les gaz d'échappement des bus polluent; ils continuent par la rue piétonne avec de nombreux magasins aux vitrines sans attrait particulier, et aux rayons qui ne regorgent pas de marchandises, pourtant les clients attendent patiemment leur tour à l'extérieur. Sur une petite place, les chocs des dominos abattus par les joueurs bruyants ne viennent pas déconcentrer les joueurs d'échecs ou de dames, les femmes n'ont pas leur place autour des tables.

                             

    Continuant leur quête d'une connexion internet, cela s'avère toujours aussi difficile, Santiago compte près de 500000 habitants, un seul point avec un vigile à l'entrée. Entrer se connecter serait trop simple, il faut acheter une carte.....dans un hôtel, comme si on voulait interdire de communiquer avec l'extérieur. Si un étranger vient s'établir à Cuba, il bénéficie d'un certain nombre d'heures de connexion à domicile alors que cet accès privé est interdit aux Cubains. Mais c'est sans compter sur leur ingéniosité pour détourner l'interdit. A la nuit tombée, par de petites rues peu éclairées mais pleines de vie ils rejoignent la casa de Yuri.
    Chez Yuri, ils se sentiront comme des coqs en pâte, une table trois étoiles. Cette jeune femme pleine d'attentions, très entreprenante dans un pays où décidément il est compliqué d'avancer; Toutefois beaucoup de Cubains reconnaissent que Raoul a fait beaucoup plus en peu de temps que Fidel pendant sa longue carrière.

    Tous les soirs de beaux et bons petits plats


    La rue piétonne le matin change complètement de physionomie. Elle est extrêmement fréquentée, de la musique diffusée par des hauts parleurs vieillots. La musique adoucit les mœurs, pas toujours dans ces longues files d'attente devant tous les magasins, que ce soit alimentaire, vestimentaire, etcétéra excepté les librairies ; les livres présentés en vitrine semblent d'une autre époque. Sur la petite place, toujours les joueurs avec en plus des groupes musicaux qui se succèdent et des mamies qui dansent, quelques marchands de souvenirs.

                                                           

    Toujours à la recherche de la carte pour une connexion Internet, ils s'avancent devant les bureaux mais là c'est trop, minimum une heure de queue devant la porte, puis une fois à l'intérieur, encore de l'attente. C'est décourageant.


    Tous les quatre s'en retournent, même si cela devient nécessaire d'avoir une connexion. Un Cubain sympathique leur indiquera un hôtel un peu à l'extérieur, qui a un point internet. Oui il y a bien un point mais il faut la carte et l'employé qui la vend a terminé sa journée, peut être le lendemain viendra-t-il? Sans être clients de l'hôtel, une employée leur donnera le code wifi en notant le numéro du passeport et bien sûr contre quelques CUC. Non décidément Cuba a peu changé, c'est la débrouille pour tout, comme leur a dit ce Français vivant à Cuba 6 mois par an, c'est un grand merdier mais qui avance, lentement. A quelques kilomètres de Santiago ils iront prendre le frais à la Gran Piedra, après avoir monté 459 marches, ils découvriront un beau panorama avec d'un côté l'azur de la mer des Caraïbes, Santiago au loin, puis les montagnes de la Sierra Maestra.

                           Gran Piedra     Sierra Maestra

    Cette fraîcheur passagère est la bienvenue. Ils continueront jusqu'au musée du café, presque sans un pied de café. Le chemin de terre est dans un tel état qu'ils termineront à pied, profitant ainsi du beau paysage avec toujours la mer comme ligne d'horizon. Dans une belle demeure, construite par un Français au XIX s le musée inscrit au patrimoine de l'Unesco retrace le procédé du café d'une part et d'autre part la vie des esclaves, leurs chaines, leurs colliers pour les empêcher de s'approcher les uns des autres, un moment très émouvant. Aujourd'hui malheureusement un seul pied de caféier perdu au milieu du jardin, alors que ce fut une plantation importante comptant une centaine d'esclaves. Juste un coup d'œil à Siboney, cher à Compay Segundo, dévasté par l'ouragan Sandy en2012 puis retour dans la chaleur de Santiago.
    Le "Son" Compay Segundo ils le retrouvent à la Casa de la Trova. Un public essentiellement cubain, bruyant, joyeux, les bouteilles de rhum sur les tables, vibre au son des percussions et cordes de la Famille Miranda. Un régal.


                                

    Le rhum est une autre institution cubaine. Ils n'ont pas pu savoir qu'elle était la consommation moyenne par habitant, certainement beaucoup! Le musée du rhum raconte son élaboration, dont la méthode actuelle a été introduite par un Catalan, Don Facundo Bacardi Maso, fondateur de la maison Bacardi en 1862.

                                                            

    Juste avant la chaleur, ils poussent jusqu'au fort de San Pedro, classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1997. Il se dresse à l'entrée de la baie de Santiago telle une citadelle imprenable, offrant depuis ses terrasses un point de vue majestueux sur le littoral sauvage avec en arrière-plan la Sierra Maestra. Ce fort abrite le musée de la piraterie.

                       

    Parque Cespedes, avec un professeur de géographie à la retraite, Gilles et le Trotteur bavarderont un long moment, et hasard son fils est un ami de Leonardo Padura, auteur Cubain qui a rempli les dernières soirées des Trotteurs.
    Au matin du 31, Santiago résonne des cris des cochons sacrifiés pour la circonstance ....
    Pour cette soirée-là, ils réservent une table sous la magnifique tonnelle de la casa La Terraza, mais pas de menu particulier, ni même une présentation originale, la table de Yuri est vraiment supérieure. Puis, ils rejoignent, parque Cespedes, la foule venue attendre minuit, le rhum coule à flot, et bien sûr la musique à plein volume. Minuit, le drapeau Cubain est hissé au son de l'hymne, et des applaudissements, un court feu d'artifice est tiré, puis la foule se disperse.

                         

    Un détour par la casa de la Trova, où quelques Cubains dansent, ils rentrent chez Yuri, beaucoup de monde sur le pas de la porte, profitant de la fraîcheur nocturne mais aucun signe particulier de fête de 1er janvier.

    Maintenant il leur faut remonter vers La Havane, les vacances vont bientôt se terminer.

    Une nouvelle halte à Holguin, sans charme particulier, avec des queues devant les glaciers, les restaurants et toujours dans l'esprit des Trotteurs, savoir si Cuba a changé. La réponse ils l'auront en partie ce soir-là. Dans certains établissements, seule la monnaie cubaine est acceptée ainsi le prix est abordable mais comme leur explique en finissant par un grand éclat de rire, leur hôtesse, au bout d'une heure de queue pour manger une glace, il peut ne plus y avoir de glace! Quand il y a des arrivages de produits de base, les téléphones chauffent et les rayons sont vidés très rapidement, les magasins n'ont pas besoin d'espace de stockage, tout est entassé dans les familles. L'arrivée tant espérée des Cubains d'Amérique, n'est pas pour leur hôtesse, avocate salariée, envisagée comme La Solution. Certes, le rapprochement des familles de l'étranger est souhaitable, mais en même temps, elle craint qu'avec leurs dollars, les Américains rendent la vie encore plus difficile. Dure réalité de la vie quotidienne qui ne se lit pas sur les visages, mais qui se devine sans toutefois en imaginer l'ampleur.
    Ils se quittent le lendemain avec une profonde émotion.

                                                                         La plus vieille pompe d'Holguin    

    A l'entrée de Camaguey, surprenant une pancarte sur laquelle Josette et le Trotteur reconnaissent leur prénom coïncidence? Pas tout à fait. A la faveur d'un ralentissement, un homme en moto se porte à leur hauteur, avec la pancarte où ils peuvent lire leurs 4 prénoms. Pas de réseau internet, mais le réseau casas particulares est une véritable toile, il a eu leur "signalement" par Yuri de Santiago.
    Camaguey leur avait laissé un beau souvenir en 98, une répétition de danse sur la belle place SanJuan de Dios, les baffles posées sur un vélo. La place est toujours aussi belle, des restaurants, des galeries se sont installés depuis.


    Une rue piétonne, avec de grands magasins, des piles de produits identiques en vitrines dont certaines auraient besoin d'un coup de chiffon, une étrange habitude, les portes sont fermées à clef peut être dès que le quota de clients est atteint, et une file se forme. Un soir que leur hôtesse avait décidé de leur servir le repas à 6h 30, ils décident d'aller manger une glace en guise de désert, rien d'anormal, il fait 24º. Ils pousseront un certain nombre de portes de bars, pas de glace, "la semaine prochaine" leur dit la dernière personne. Par dépit, ils entreront à la cafétéria du Grand Hôtel ouverte 24h/24 avec une certaine chance; l'employée à qui il manquait cruellement le sourire, se précipitait non pas pour leur ouvrir la porte mais pour la fermer à clefs estimant sans doute que le nombre de clients était atteint! Le mojito était quand même bon. Une soirée à La Casa de la Trova et encore une étrange impression, comment dans cette économie de pénurie peut-on rencontrer tous ces jeunes (moins de 25 ans) téléphones portables à la mains, avec une bouteille de coca et une bouteille de rhum sur la table, plus une forêt de bouteilles de bière. Les filles leur donnent l'impression d'assister à un défilé de mode, démarche déhanchée, chaussures à talons très hauts, petits sacs de soirée. C’est la jeunesse dorée financée par les familles Cubaines vivant aux États Unis...et ou les enfants de la nomenklatura?
    En fin de compte, le souvenir de la ville aux églises restera celui de 98, la preuve, une seule photo !


    Avec Santa Clara, les Trotteurs bouclent leur parcours "Guevariste" commencé en 98 au même endroit. Puis en Argentine la maison où il passa une partie de sa jeunesse, transformée en musée retraçant toute sa vie, en Bolivie la route de ses derniers combats jusqu'au dernier, et retour à Santa Clara, son mausolée.
     

     
    Santa Clara c'est la belle surprise. D'emblée, ils sont tous les quatre séduits par cette casa particular, dans une maison coloniale intacte appartenant à la même famille depuis 100 ans. Le gendre qui les reçoit est tout de suite sympathique, leur indiquant ce qui est possible de faire, ou de voir, avec pour la première fois un mojito de bienvenue annoncé pour 17h30, les chambres agréables et confortables donnant sur un patio où les chaises à bascule se disputent la place, la carte pour le repas du soir à l'heure qu'ils souhaitent! Voilà le décor planté pour cette dernière soirée.
     


    En attendant, direction parque Vidal à quelques rues. Ils sont immédiatement happés par cette vie débordante autour du kiosque, ces bâtiments imposants, et les Cubains se trémoussant au son d'un vieux saxo, guitare et percussions de papis casquettes vissées sur la tête voilà une image qu'ils ont peu vue dans les villes hautement touristiques, tous les quatre sont sous le charme. Difficile de s'en extirper.

                               

                                


    Puis, une autre surprise, après avoir lu tant de messages de propagande sur la route, un mur d'expression libre? Santa Clara, l’effrontée, l'esprit du CHE serait-il toujours là!

                                                          

                           


    Autre particularité, c’est la seule ville de Cuba où on peut voir des spectacles de travestis, que l’on croise en ville.
    Seuls au restaurant de la casa, ils en apprécieront encore plus le délicieux poulet au caramel d'ananas pour les filles et agneau sauce piquante pour les garçons.


    Retour parque Vidal, dans un autre bar, un concert impromptu, une guitare qui parfois semblait mal accordée, la voix d'un papy qui voulait de temps en temps dérailler, mais une joie de vivre, un rythme inégalable, et toujours des danseurs et l'inévitable rhum.
    Dernier réveil par le martèlement des sabots des chevaux, avec le soleil qui n'a pas cessé de briller pendant 3 semaines et un jus de goyave succulent.
    Ces trois semaines à quatre leur ont fait prendre conscience du temps qui a passé. La dernière fois qu’ils étaient partis en vacances avec Gilles et Josette ils étaient à neuf avec les enfants !
    Par contre depuis leur première visite à Cuba le temps semble s’être arrêté : toujours autant de charrettes à cheval, de cubains attendant des transports collectifs inconfortables, les magasins peu remplis, le même fatalisme et la même nonchalance et toujours autant de musique et de…rhum. Mais les Trotteurs ont conscience que tout cela va changer avec le réchauffement des relations avec les États Unis, pourvu que les cubains n’y perdent pas leur âme.

     

    « De retour au pays du mojito et de la salsa du 15 décembre au 5 janvier 1re partieSur les trâces des Mayas du 6 au 14 Janvier 2015 »

  • Commentaires

    1
    bobetmart 01
    Samedi 17 Janvier 2015 à 07:57

    quel beau voyage !!merci de nous faire participer et de chercher des connexions internet pour y arriver ..

    2
    José
    Samedi 17 Janvier 2015 à 19:25

    Quelle joie de vous lire régulièrement !

    Bonne année à vous, que le rêve continue et que vous nous le fassiez partager !

    J'étais avec vous à Cuba. La vie n'y est peut être pas facile mais elle y parait gaie. L'inverse de chez nous où la vie est facile (peut être trop) mais où elle n'est pas gaie. Surtout en ce moment comme vous le savez... Mais bon ! Tout a été dit à ce sujet sauf, peut être, l'essentiel. L'avenir nous le dira.

    Bon ! Soyons concrets ! Il me tarde de découvrir le tableau d'Ernesto Villanueva que vous m'avez acheté comme vous me l'aviez promis après que je sois tombé amoureux du vôtre. Je suis impatient de le découvrir et je ne sais pas si je pourrai attendre jusqu'à votre retour... à moins que vous ne me l'envoyiez par la poste.

    Nos fêtes de Noël se sont passées gentiment, on a eu la chance d'avoir pour un moment nos trois enfants en même temps à la maison et, pour la première fois avec leurs trois petits ! Un grand moment pour les nouveaux grands parents que nous sommes.

    Auparavant, bien sûr, nous avions eu avec les collègues notre traditionnel repas de Noël. Paul Roggy, Bernard Carcenac, Marc Peyssou étaient là, bien sûr, Jean François Odru, actuellement en poste à Grenoble n'avait pas pu se joindre à nous. Tout est en ordre de ce côté-là, Paul est toujours aussi râleur, les deux "cotisants" (Bernard et Marc) cotisent encore en attendant la retraite et pestent contre une Administration qu'ils ne reconnaissent plus. Marc vient de décrocher une CH plus grosse à Paris, à partir du mois de mai, et il est en train de faire construire une maison à Escalquens, juste à côté de chez moi, sur un terrain qui a été loti en face la place où j'habite. Je les tiens informés régulièrement de votre périple et ils m'ont chargé de vous transmettre leur amitié.

    En ce qui me concerne, la vie de retraité à laquelle je me résous peu à peu finit par présenter quelques attraits, grâce, il faut bien le dire, aux quelques activités que j'ai gardées à côté : cours à Paris, conciliation de justice et, surtout, nos "conseils de direction" du vendredi chez Nghiem, rue du Taur.

    Donc, finalement, vous le voyez, une vie presque aussi riche que la vôtre!

    Voilà ! Je vais en rester là en attendant votre prochain billet.

    Arlette et moi, on vous envoie tout plein d'amitié.

    3
    Amitiés
    Lundi 26 Janvier 2015 à 17:52

    Le goût du mojito revient sur mes lèvres. De beaux récits et de belles photos.

     

    4
    odile de blois
    Mercredi 11 Février 2015 à 16:44

    Quel beau voyage! on en profite par procuration,mais on ne ferait pas tout;j'apprécie vos commentaires sur les modes de vie!Parfois on ferait bien d'en prendre de la graine et savoir accepter ce que l'on a;

    Même avis sur Cuba,pourvu que les dollars des "cousins américains" ne les ruinent pas plus que Fidel!

    bises,Odile

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :