USHUAIA depuis le temps...

USHUAIA depuis le temps…ils y sont.

Il est tard quand ils arrivent, il pleut, il ne fait pas chaud. Ils iront au camping. Une nuit au camping permet le lendemain de prendre une vraie douche, sans la crainte de vider le réservoir…Mais « la salle de bain commune » n’est pas chauffée, il y a plein de courants d’air, et dehors il fait 4°… Le ciel est lourd de nuages et avant que la pluie les surprenne, ils échangent les vêtements dits de printemps pour ceux d’hiver y compris ceux de ski.

Ils partent pour un premier contact avec cette ville du bout du monde, à pied pour mieux la voir et mieux la sentir.  Elle a un côté  station de sport d’hiver, type Morzine, très touristique par les boutiques, mais pas par les habitations, avec un port important situé sur le canal de Beagle. C’est un des 3 détroits qui relie l’océan Atlantique et l’océan Pacifique. Il fait froid et humide, tout le monde est emmitouflé, bonnets grosses bottes, où est le printemps ???

Ils vont réserver une promenade pour le lendemain sur le canal de Beagle en espérant que la météo soit plus clémente… Mais non le ciel est toujours aussi chargé, le vent souffle toujours autant. Au cours de la balade ils observeront les cormorans noirs et blancs, une colonie de lions de mer.

Ils descendront sur une toute petite ile pour regarder la flore, et surtout pour admirer le panorama autour d’Ushuaia et le Canal de Beagle. C’est la fin du printemps mais les sommets, dont les plus hauts n’atteignent pas 1500m, sont encore enneigés.

Au retour dans le bateau le capitaine annonce qu’il n’ira pas jusqu’au phare, la mer est trop formée. Effectivement les creux auront raison des estomacs de certains passagers. Au cours de cette mini croisière, ils font la connaissance de Asmaa et Tarik ils voyagent depuis plusieurs mois avant un changement de vie professionnelle. A la descente, ils viennent les rejoindre dans Casita, la conversation continue et se prolongera jusqu’à une heure avancée. Le Sud-Ouest est à l’honneur, Floc de Gascogne, manchons de canard, et …vin Argentin. Une belle rencontre, encore une !

Comme la soirée australe est bien avancée ils dormiront face au Port.

Le lendemain le temps pluvieux n'incite pas à la ballade, ils en profitent pour déposer le linge à la laverie et rechercher de quoi fixer les vis du feu arrière qui menace de les abandonner.  En fin de journée ils décident d'aller au camping municipal à 6 km de la ville car le parking est un peu bruyant. Ils sortent du parking, quand un couple les arrête: Gema et Jean François parcourent le monde à vélo, la conversation s'engage les mails sont échangés et les trotteurs proposent, pour la fin de la semaine, aux vagamondes (Vagamondes.blogspot.com, Facebook : Les Vagamondes) et à leurs vélos une place dans Casita pour les sortir de l'agonie Patagonienne (pluie, neige, vent).

Le camping municipal, gratuit, n'est pas très reluisant, une nuée de rapaces agglutinés sur un tas d'ordures les accueille. Dommage, car le cadre est superbe juste à côté de la gare du train de la fin du monde.Le matin, bien que le train ait sifflé trois fois, ils ne se réveilleront qu'à dix heures...sous la neige.

Elle ne cessera de tomber toute la journée et la journée suivante. La visite du musée, installé dans l’ancien bagne n’invite pas à l’optimisme, chaque ancienne cellule accueille des documents et objets retraçant l’histoire de la Terre de Feu (Ce nom a été donné  par Magellan à cette ile, de la taille de l’Irlande, lorsqu’il aperçut les feux allumés par les habitants pour se réchauffer, ils vivaient …nus). De nombreuses maquettes de bateaux ayant participé à l’histoire de la région y sont exposées.

Le soleil ayant daigné réapparaître, ils vont enfin aller au bout de la route N3 (3079 kms depuis Buenos Aires) dans le parc National de la Terre de Feu…  Ils feront les derniers kilomètres en trottinette,  une première mondiale paraît-il! La fin du monde ils l'avaient ratée le 22 décembre 2012, à Bugarach, ils la verront le 29 novembre 2013 à Ushaia, en compagnie d'une vingtaine de français, eux aussi venus à la séance de rattrapage. Le site est de toute beauté, mélange de montagnes enneigées, de landes fleuries et enserrant le Canal de Beagle  parsemé d’ilots.

Ils y rencontrent les vagamondes, ils conviennent de quitter ensemble ces terres inhospitalières dès le dimanche. Après une bonne nuit dans le parc, bivouac dans un cadre somptueux, ils essaieront de faire disparaître un peu de la poussière amassée au cours des dernières semaines. Des renards peu farouches viennent s'enquérir de quelque nourriture, les ibis et les oies sauvages picorent dans les clairières.

                 Oies sauvages Femelles             Oie Sauvage Mâle                            Ibis

Ils quittent le parc sous une pluie battante et trouvent un dernier bivouac sur une plage en bordure du Canal de Beagle. Encore un paysage magnifique, d'autant qu'au petit matin le soleil éclaire les sommets  Chiliens environnants.

Cette éclaircie ne durera pas, c'est dans le froid et la pluie que les vélos des vagamondes seront hissés sur le toit de Casita pour commencer la remontée vers le nord.