• Vers la Terre de Feu

    Ils ne devront pas acheter des pains de glace...

    Ils ne devront pas acheter des pains de glace pour tenir la viande au frais, mais peut être un nouveau défi, trouver un injecteur, affaire à suivre...

    L’employé municipal, le lundi matin est arrivé avec sa caisse à outils contenant la clef miracle qui pourrait dégager l’injecteur. Il a voulu absolument aller au bout de sa mission, il a aussi débouché l’injecteur. Dans la précipitation, il a aussi oublié d’ouvrir la bouteille de gaz. Ce n’est que lorsque la trotteuse a voulu préparer le repas qu’ils se sont aperçu que le gaz ne pouvait donc pas arriver… La bouteille ouverte, le frigidaire a poussé son petit cri, de sorte que les trotteurs sont partis confiants. Avant de prendre la route, ils passeront à la quincaillerie pour acheter des vis pour les portes de Casita.

    Le vent Patagonien est encore avec eux. Le bivouac ce soir-là ne sera pas bien terrible, un grand mur d’un côté, un tas de pneus de l’autre avec des épaves ou des voitures en très mauvais état. Le mur aura l’avantage de les protéger du vent, Casita ne bougera pas de la nuit. C’est un fois de plus les coqs, véritables clairons qui les réveilleront. A ce concert s’ajouteront les chants des piafs. N’imaginez pas qu’avec un réveil si matinal ils partiront tôt…

    Dans cette Patagonie si aride, si dure parfois, on peut trouver des endroits d’une grande beauté. Durant l’époque Jurassique, la région où ils se trouvent maintenant, était bien différente. Le climat était tempéré, les vents humides de l’Océan Pacifique favorisaient une végétation exubérante. A l’Est, l’Océan Atlantique n’était pas ouvert, de sorte que, le continent Américain et le continent Africain ne faisaient qu’un. Ce fut une époque d’une grande activité volcanique, les vents violents apporteront les cendres qui recouvriront la forêt faisant office de sarcophage. L’eau de pluie, chargée de minéraux, a pénétré tous les espaces libres à l’intérieur des arbres. Les minéraux ont cristallisé, formant des roches, des arbres de pierre. Il subsiste un seul volcan, la mère et la fille. Les troncs gardent leur aspect avec toutes leurs couleurs, il faut les toucher pour être sûr que ce n’est plus du bois mais de la pierre. Les veines du bois sont bien marquées, on peut compter les circonférences. Le paysage d’aujourd’hui, ce n’est plus que des collines sculptées par le vent, sans végétation. Ce jour-là, le ciel est encombré de nuages, et ces nuages jouant avec le soleil, et avec l’aide du vent feront continuellement changer les couleurs : le marron devenant noir intense, le rose tantôt éclatant tantôt pâle. Les nuages, tâches noires sur ce sol désertique, donneront l’impression de lagunes humides qui grâce à la puissance d’Eole « sècheront » rapidement.

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    En retrouvant la RN3, soit après 50 kms de piste, ils retrouvent également le vent de travers. Le vent souffle très fort ce soir-là, des rafales secouent Casita, les derniers kms (30) seront terribles. Ils apprendront le lendemain que le vent soufflait à 80 km/h. Fort heureusement, le bivouac en pleine ville, Puerto San Juan, fut vite trouvé, un haut mur qui les protégea très correctement, et ce mur était aussi un excellent point WIFI…

    Ils voulaient encore voir des manchots. Le parc Monte Leon se trouvait sur leur chemin. Une balade à travers la steppe, par un sentier botanique, les amènera au point d’observation de la colonie des manchots. Le cheminement à travers la colonie est ponctué de panneaux didactiques présentant la vie sociale de ces adorables volatiles. Les manchots mâles reviennent les premiers en septembre, au même nid pour le remettre en état. En octobre la femelle pond, les œufs sont couvés par le couple, fin novembre début décembre les petits naissent. Les parents pratiquent la garde alternée, et lorsque les petits sont « adolescents » ils vont à la « garderie ». Pas de risque d’échange d’enfants, les parents les reconnaissent grâce à la voix… Un beau panorama s’ouvre sur cette colonie. Les manchots sont très nombreux, 75000 couples. Sur l’immense plage, règne une grande activité : certains partent ou reviennent du bain, d’autres regardent l’océan, d’autres encore se lissent les plumes. Sur la hauteur ceux qui couvent attendent leur tour, les mouettes guettent le moment pour aller chiper les œufs.

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    Un peu plus loin, des lions de mer, concentrés sur une imposante falaise, la tête de lion. Elle est en réalité une« aire de jeux pour les jeunes ». Ils glissent sur le rocher comme sur un toboggan, pour plonger dans l’eau. Une fois dans l’eau, ils batifolent, puis attendent une vague qui les ramènera à mi pente du rocher, terminent de remonter, pour à nouveau glisser dans l’eau, et ainsi de suite, tout cela en poussant des cris sourds.

     

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    Les trotteurs auraient pu voir le puma, mais hélas, ils n’ont vu que les panneaux de mise en garde et… ce qu’ils pensent être ses crottes.

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    Après ce bon moment dans la nature, retour sur la RN3, Ushuaia approche 500 kms… Ils arrivent à Rio Gallegos un peu tard, il fait déjà moins chaud. Ce soir-là, Le bivouac ne sera pas très bucolique, face à la gendarmerie en pleine ville. Le frigidaire ne peut plus fonctionner sur le gaz, l’injecteur a été trop débouché. Il faut impérativement en trouver un ou le faire envoyer de France. Après avoir tenté dans 4 distributeurs différents de retirer des espèces, ouf le 5ème accepte la carte bleue du Trotteur, celle partie de France n’est toujours pas arrivée à Mar del Plata. Un petit moment de découragement gagne la trotteuse, c’est sans compter sur l’énergie de son trotteur. Ils décident que le lendemain ils feront appel à la Société EAC à Balma pour l’injecteur, qu’ils attendent d’être à Ushuaia pour commander ou pas une nouvelle carte bleue.

    Premier passage en douane, Argentine/ Chili, un renard assis sur ses fesses, regarde les voitures passer. Cette fois le douanier Argentin sera sympathique. Il laissera sortir Casita, alors qu’elle aurait dû avoir le certificat d’importation temporaire délivré par le douanier de Zarate. Côté Chilien rien à dire. Ne sachant pas trop si Casita aurait la visite de l’inspection sanitaire, ils ont déclaré les légumes, pas la viande, pas le fromage. Le contrôleur est venu inspecter le frigidaire. Tomates, pas bonnes, courgettes, avec plein de pépins, sont parties, mais le fromage le saucisson sont restés, ils ne devaient pas avoir assez d’odeur. En se levant il est tombé nez à nez avec les mandarines, pas excellentes celles-ci. Les oranges ont subi le même sort, alors qu’elles faisaient une bonne entrée en matière pour le petit déjeuner.

    Direction le détroit de Magellan, un bac à prendre et Ushuaia ne sera plus très loin… C’est sans compter les surprises des routes Chiliennes et de l’erreur de Bibendum… Après 80 kms de bonne route, « attention route non asphaltée » le panneau n’indique pas sur combien de kms et sur la carte le tracé est rouge. Peut-être est-ce déviation pensent-ils. La piste est recouverte de tôle ondulée, tout vibre. Le soleil commence à décliner, ils auront un beau coucher sur l’océan. De chaque côté de la piste, des moutons, des moutons à perte de vue, ils restent tranquillement derrière les barrières pour brouter. Ce n’est pas le cas des guanacos. Ils sont au bord de la piste et parfois, un peut décider de traverser…Des renards coupent la route, calmement, un même attendra pour se faire prendre en photo…Casita partage la piste avec les camions, et ils sont très nombreux, à chaque fois qu’elle en croise un, cela soulève un nuage de poussière. Ils s’arrêteront pour demander si c’est la bonne route eh oui c’est la bonne… mais toujours pas d’idée du nombre de kms. Pas d’endroit pour s’arrêter, car les moutons et les guanacos paissent au milieu des conduites de gaz… Ils gardent quand même l’espoir que bientôt la route sera asphaltée. Espoir déçu, au loin des nuages de poussière apparaissent. Cela durera 100kms presque 3 heures, au bout un restaurant, il est plus de 21H. Le premier contact avec un Chilien aurait pu être plus sympathique, l’employée leur demande « le menu ou la carte » et derrière le restaurateur dit « non la carte » pas le choix. Finalement ils gouteront à l’apéritif local, le Pisco et au premier vin Chilien, ils leur laisseront une bonne impression. Une bonne nuit sur le parking du restaurant et après la piste encore la piste, passage en douane Chili, 15 kms plus loin Argentine et la route n°3 ASPHALTEE. Le paysage commence à changer, des montagnes, des forêts et le tableau de bord du camion indique « température faible, risque de givre », tout un programme.

    A 2O heures ils arriveront à Ushuaia, sous une pluie battante, cela change après l’aridité de la Patagonie Atlantique.

     

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    « C'est assez les baleines et pas bandits ces manchotsUSHUAIA, le bout du monde? »

  • Commentaires

    1
    Alain et Monique
    Mardi 10 Décembre 2013 à 19:09

    Bon, mise à part quelques petits soucis de matériel, tout se déroule bien pour vous et nous en sommes trés heureux.  Profitez bien de ces merveilleux moments qui resteront d'inoubliables  souvenirs pour vous. Bises et bonne continuation.

    2
    .antton
    Mardi 10 Décembre 2013 à 19:30

    voyage mouvementé mais que de choses à découvrir....avec vous je revois ma géographie pour vous suivre!!!!!!!

    bon séjoiur à Ushuia     j attends la suite  Bises

    3
    Jodelne
    Mercredi 18 Décembre 2013 à 00:43

    Bon ! Faut dire aussi que quand on va à Ushuaia, c'est pas forcément pour trouver le beau temps.


    Vous faites quoi pour Noël ?


    Bises à tous les deux.

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