Ils arrivent à Bogota, ville de grands contrastes, perchée à 2640m,.....

Nouveauté le trajet animé....

 

 

Ils arrivent à Bogota, ville de grands contrastes, perchée à 2640m. Le Sud, très populaire, où la gestion des déchets n’est pas tout à fait au point….des tas de sacs poubelles dans les rues, des rues plus ou moins asphaltées ; le Nord avec ses parcs, ses beaux immeubles en brique rouge, tiens un petit air Toulousain, ses promeneurs de chiens. Ils bivouaqueront à côté du lycée Français en toute sécurité.

 

Au point d’informations touristique, il est situé à l’angle de la rue « del divorcio » (au bout de cette rue il y avait une prison pour femmes ceci explique cela), on leur fixe les limites à ne pas dépasser… « dangereux ». Ils se contenteront du centre historique, la Candelaria. Ils traversent l’austère place Simon Bolivar, heureusement de nombreux pigeons et des lamas font l’animation pour les touristes.

                                         

Quelques bâtiments coloniaux mais qui ne dégagent pas le charme de ceux qu’ils ont déjà vus. Ils arrivent au musée « Botero ». Outre les œuvres du peintre, ils peuvent y découvrir sa collection privée dont il a fait don à la banque d’état. Ils y passeront une bonne partie de l’après-midi, l’audioguide collé sur les oreilles.

                                            

                                                 

Ils reviennent dans le nord en faisant un détour par la zone piétonnière, la zone T parce qu’en forme de T, où les boutiques de luxe, les bars se touchent. Il y a tant de vigiles privés dans leur guérite au pied des immeubles, que les Trotteurs sont complètement rassurés sur la sécurité du quartier.

Le programme du lendemain est chargé, Cerro de Monserrate pour une vue sur Bogota et le musée de l’or. La file d’attente pour prendre le funiculaire qui doit les porter à 3152 mètres d’altitude les décourage, ils empruntent le sentier …c’est sans compter avec la chaleur et les rampes raides qui essoufflent la Trotteuse. Au bout d’une heure, à la moitié de l’ascension, elle jette l’éponge…La vue sur Bogota est déjà superbe de cet endroit.

 

Après une rapide pause déjeuner, au frais, ils rejoignent le musée de l’or.

Ce musée est devenu l’emblème de la mémoire culturelle de la Colombie. La constitution de sa collection débute en 1939. D’abord réservé aux visiteurs spéciaux, ce n’est qu’en 1959 qu’il ouvre ses portes au grand public. Pendant 3 heures l’audio-guide sur les oreilles, les Trotteurs vont parcourir les salles pour le plus grand plaisir de leurs yeux. Elles retracent, à travers quelques 34000 pièces, 3000 ans d’histoire des peuples ayant vécu sur le territoire de la Colombie actuelle. Beaucoup d’objets ne sont pas sans rappeler ceux vus au Pérou au musée Larco de Lima ou au musée de Lambayeque. Mais ici l’OR prédomine. Quelle finesse dans la conception et la réalisation de ces œuvres d’art ! Utiliser des alliages ou métaux différents pour confectionner des objets bicolores, tresser des fils d’or, etc… les orfèvres maitrisaient toutes les techniques. Le design en est souvent très moderne voire abstrait. Le clou de la visite se situe à la fin du parcours dans une salle obscure qui s’éclaire peu à peu, dévoilant une pièce circulaire remplie d’objets en or.

Un petit aperçu

et plus sur le site du musée www.banrep.gov.co/museo

Le lendemain est férié et «  todo esta cerrado », du coup ils prennent la route vers le Nord en direction de Villa de Leyva, ville qui possèderait la plus grande Plaza Mayor de l’Amérique. Les paysages sont un peu plus monotones, collines et petites montagnes où paissent des troupeaux de vaches, puis végétation plus sèche à l’approche de la destination.

 

A l’occasion d’une halte achat de pêches, le Trotteur se rend compte que Casita perd de l’huile. Décidément ils ne seront pas longtemps restés tranquilles !!!Un garagiste à proximité leur assure qu’ils peuvent continuer jusqu’à la prochaine agglomération importante, Bucaramanga. Soit, mais ils vont surveiller de près la jauge.

                      

Villa de Leyva est une belle ville coloniale, en vert et blanc, très touristique, les Bogotanais y viennent en nombre le week end (ils ont croisé effectivement de longues files de voitures qui en repartaient). Nombreuses boutiques et restaurants, dont un français (fermé en semaine !!! pas assez rentable ? mais il a aussi une boulangerie).

                                         

                                         

Ils quittent Villa de Leyva, la Plaza Mayor est dégagée, ainsi ils peuvent voir les 14000m2 pavés avec au centre une petite fontaine qui semble bien perdue.

Casita ne donne aucun signe d'inquiétude malgré la petite fuite d'huile. La route est belle, végétation changeante, tantôt une forêt de montagne de faible altitude, tantôt une forêt tropicale, avec palmiers, bananiers. Puis les plantations de café, de canne à sucre se succèdent. A chacune son odeur, café grillé ou odeur suave de la canne transformée en pain, vendu partout, bord de route ou marché. Ces pains servent à la fabrication de "l'eau de panela"     appelée aussi limonade, de cette eau dont les trotteurs se régalent tous les jours : eau, sucre de canne à sucre non raffinée, jus de citron vert, à boire bien frais.

                          

                    

Beaucoup de camions circulent sur cet axe reliant Bogota à Bucaramanga. Entre les arbres ils devinent une vallée profonde à droite puis une autre à gauche, mais la nuit qui tombe ne leur permet pas d’en profiter. A San Gil, ville étape pressentie, ils ne trouvent pas de bivouac tranquille, les files de camions les dissuadent de s’arrêter en bord de la panaméricana. Ils trouveront leur bonheur sur la place du petit village de Curiti, 7 kms plus loin. Pour le coup c’est vraiment tranquille, les habitants prennent le frais, jouent aux cartes sur les bancs de la place. Un commerçant vient bavarder, il tient une boutique d’artisanat local, magnifiques sacs, tapis et sandales en fibre végétale. Le village est superbe avec ses rues pavées de grosses pierres, ses maisons aux murs blancs et verts et aux toits de vieilles tuiles.

                    

                    

Les routes sont en bon état ; sont-elles entretenues grâce aux péages très fréquents ? Il faut compter pas moins de 15 à 20€ par jour, pour 150kms … A chaque péage, des vendeurs de fruits, de boissons et de… fourmis géantes grillées ! Ils n’y ont pas gouté.

                        

Puis c’est la descente du canyon de Chicamocha (2000m de profondeur, plus grand que le Grand canyon de l’Arizona). Encore des caféiers sur ces pentes abruptes, des cactus, des arbres avec la barbe de vieux,

                   

au détour des tournants des échoppes de hamacs et ponchos….et surtout des camions qu’il est difficile de doubler, la route est tellement sinueuse, et les épingles à cheveux tellement serrées parfois les camions ont du mal à se croiser.

                   

Plus ils descendent, plus la température monte…chaleur humide, ils ne regardent plus le chiffre qui s’affiche sur le tableau de bord !

                                     

                                     

Ils approchent de Bucaramanga plus de 500000 habitants, étape obligatoire pour Casita. Le garage Ford ne peut pas la recevoir, trop haute mais on leur en indique un peu plus loin un garagiste qui….ils feront 4 garages sous la chaleur, dans une circulation dense, pour revenir au premier, un mécano de confiance viendra le lendemain. Bivouac au garage, qui fait réparation de pneus, station-service le tout, nuit et jour. Quelle nuit !!! Des départs de grand prix moto chaque fois que le feu tricolore passe au vert, voilà ce qu’ils vont entendre toute la nuit, avec en plus la chaleur. Le matin le mécano arrive, et oh surprise, un chat dans le moteur !!!

Il diagnostique le problème, mais une fois il n’a pas les outils, une autre fois, il faut reprendre la pièce qu’il vient de faire, le temps passe…l’activité économique bat son plein, en plus des départs de grands prix, les klaxons, la musique de la station à fond, la télévision dont le son disparait de temps en temps. Ils pensaient trouver un restaurant dans le centre commercial proche, au calme et frais pour l’almuerzo, rien que du bruit, du bruit et la chaleur. Ils n’ont qu’une hâte, quitter Bucaramanga. A quelques kilomètres ils trouveront presque le calme, presque la fraicheur, et avec en prime un excellent ananas, et des petites bananes.

La route qui doit les amener à Cartagena est encore longue, ils décident de faire un détour pour aller plus au Nord, là où la Sierra Nevada côtoie la mer des Caraïbes. Si la végétation ne change pas beaucoup, toujours des palmiers, bananiers, bougainvilliers, canne à sucre, l’habitat est totalement différent.

                    

                    

Des tableaux insolites rompent la monotonie

                     

                                                                                                                            

             Passager canin aimant la vitesse            les uns voyagent                    l’autre reste sur la route

                           100 km/h       

Fini les jolies maisons colorées, fini les villages où la vie semblait paisible. Ce ne sont que des sonos les unes à côtés des autres, crachant des décibels, les oto-rhinos doivent faire fortune, ou alors les habitants souffrent de surdité précoce.

Beaucoup de monde dans ces villages, à pied, en motos bien sûr, à cheval, tous traversant sans regarder, la route principale est asphaltée, les rues adjacentes encore en terre battue, des « tiendas »alignées vendant des plats préparés, des hamacs tout dans un joyeux désordre mais qui ne leur donne décidément pas envie de s’arrêter.

                   

une boucherie

                  

Ils traversent un village de stations-services originales, que des bidons en plastique ou des fûts, où les camions se ravitaillent à des prix cassés. Normal, les « pompistes » vont s’approvisionner au Venezuela très proche, où le carburant est presque donné.

                  

Le temps s’en mêle, après cette chaleur tropicale devenant insupportable au fil des kilomètres, averses tropicales violentes mais qui ne troublent personne, ni les motos, ni les piétons, les enfants se régalent à prendre la douche sous les toits.

                                     

Ils ont l’impression qu’ils sont dans une autre Colombie avec en plus, hélas, des tas de sacs poubelles qui attendent le ramassage partout dans les villages traversés…

Ils arrivent à Santa Marta, au bord de l’océan Atlantique, quitté à Rio,

                   ils retrouvent les courageux  quelques kilomètres (30) plus loin, ils doivent être secs maintenant!

juste le temps de faire la mise à jour du blog et pour le Trotteur de faire un faux mouvement, que son dos n’apprécie pas du tout.

Malgré tout, ils vont au parc Tayrona distant de quelques kilomètres, dans l’espoir de se ressourcer un peu, ils en ont besoin. Le bivouac est sur le parking au beau milieu de la végétation, fini les sonos, motos. Une ballade jusqu’au mirador, puis un plongeons dans les eaux chaudes, enfin le calme.

 

Au réveil le dos du Trotteur est encore plus douloureux, il les empêchera de poursuivre le programme prévu. Une petite consolation, ils déjeuneront en compagnie des singes peu farouches, se laissant prendre facilement en photo.

                                        

                 

C’est la Trotteuse qui est aux commandes, les yeux toujours en mouvement pour surveiller la droite, la gauche, devant, derrière….mon dieu que c’est stressant pense-t-elle ! La lagune Siena Grande pourrait être tant par la flore que par la faune, un bijou, est réduite à un triste état de déchetterie. Ici ce n’est pas l’écume blanche des vagues, mais le transparent des bouteilles plastiques qui attire l’œil, ils sont vraiment dans une autre Colombie.

Barranquilla, quatrième grande ville du pays, dont l’artère principale, après une belle averse, s’est transformée en rivière.

Ils apprendront qu’autrefois, les habitants attendaient les pluies diluviennes pour se débarrasser de leurs déchets. Rien ne les pousse à faire une halte, même si le guide Michelin y trouve des points intéressants. Ils y retrouvent le rio Magdalena prêt à se jeter dans la mer des caraïbes.

Fin de journée, petit arrêt au Volcan de Lomo el Totumo pour prendre un bain de boue. L’installation est plus que sommaire une commission de sécurité Française ferait fermer le site immédiatement…Ce bain sera surtout l’occasion de « subventionner » la communauté, pourboire à celui qui prend les photos, à celui qui amène jusqu’au lac distant de quelques mètres, à celle qui rince la boue, en plus du droit d’entrée.    

                                  

Après une nuit dans la nature, au calme, avec les Suisses qu’ils croisent pour la 3eme fois, ils mettent le cap sur Carthagène des Indes.

Une fois installés à l’hôtel Bellavista, info@htbellavista.com plage Marbella, ils se mettent en quête de trouver un ostéopathe pour soulager le dos douloureux du Trotteur. Ostéopathe ? Jamais entendu ce mot…C’est vers un spécialiste de la colonne vertébrale qu’ils seront dirigés. RDV dès le lendemain. Rien de très méchant, mais 8 séances de kiné de quoi occuper la semaine qu'ils vont passer à Cartagena. Une démarche administrative, bien Française, leur fera pousser la porte de l'alliance Française, où ils rencontrent Marie Laure Guillot, consul de France qui les accueille chaleureusement; il y a longtemps que le Trotteur n'avait pas rencontré de comptable public !

Et que dire de Cartagena ? Que c’est beau, magnifique, splendide, remarquable, extraordinaire il n’y a pas assez de mots pour décrire cette ville. Cartagena, première ville d’Amérique du Sud fondée par les Espagnols, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, avec ses maisons peintes de couleurs vives, bleues, vertes, oranges, des balcons fleuris croulants sous les bougainvilliers de toutes les couleurs, ses rues pavées…

 

Cartagena c’est aussi le quartier moderne de Bocagrande avec ses immeubles blancs et vitres teintées, avec le fromage de Roquefort acheté dans un supermarché où les employées de maison en uniforme viennent pousser le caddie de leurs employeurs.

 

Mais c’est aussi le quartier Getsemani beaucoup plus populaire, avec les récupérateurs de métaux qui poussent leurs carrioles pleines dans l’espoir d’en retirer quelques pesos. Décidément la Colombie les surprend encore une fois. Ici c’est le mélange ethnique harmonieux, où les richesses ne semblent pas être distribuées en fonction de la couleur de peau, où la musique des Caraïbes, aux volumes supportables, donne un air joyeux aux rues. Cartagena les happera, ils s’y baladeront tous les jours sans rentrer dans un musée !! Juste le nez en l’air, l’œil rivé à l’appareil photos dans une chaleur tropicale devenant parfois intolérable. Ils prendront plusieurs bains dans l’eau chaude de la mer des Caraïbes, ils n’ont que la rue à traverser….

Mais quelles photos choisir ? Juste un petit diaporama pour essayer de vous faire arpenter les rues, le nez en l’air….

Ils prennent la deuxième rotation du ferry qui relie dorénavant les deux parties du continent Américain, il n’y a pas de liaison terrestre entre la Colombie et Panama, la faute ? à une jungle impénétrable, mais est-ce là la seule raison ?

Accoudés à la rambarde, devant les lumières de Bocagrande, un pincement au cœur, au moment de quitter l’Amérique du Sud après plus de 13mois d’errance, jalonnés de rencontres extraordinaires, de paysages fabuleux. Difficile d’en donner un seul, c’est une foule qui arrive spontanément aux lèvres. On pourrait dire par ordre d’apparition dans le voyage, Perito Moreno, Sud Lipez, Igazu, Rio, Macchu Pichu, Quito, Filandia, Cartagena….il faudrait des lignes et des lignes. Ils ont aimé cette Amérique du Sud, avec tous ses contrastes, avec toutes ses imperfections vues par des yeux Européens, mais surtout avec sa chaleur humaine, sa générosité, ses sourires, ses innombrables saluts et gestes de bienvenue .

Bientôt les lumières de Bocagrande disparaitront.

La suite se passe au 8ème étage du ferry...et au Panama