C'est à la nuit tombée, 18h30, que les Trotteurs arrivent au poste frontière....

                                       

C'est à la nuit tombée, 18h30, que les Trotteurs arrivent au poste frontière. Pas de chance un bus est devant eux, il faut faire la queue. La sortie du Pérou, immigration et douane se fait sans encombre. L'entrée en Équateur sera un peu plus compliquée. Pour les Trotteurs pas de problème, mais pour Casita!!! Il y a une douane de jour à côté de la douane péruvienne et une de nuit à 4 kms. Il est 20 h ils vont donc à la douane de nuit, mais souci pour passer la douane il faut présenter une attestation d'assurance qui ne se vend qu'à Huaquillas, ville située...à la frontière. A Huaquillas ils demandent au poste de police si un bureau d'assurance est ouvert. Un policier exubérant indique au Trotteur un cyber qui fait Soat (c'est le nom que l'on donne à l'assurance). Pas de chance pas de connexion au système informatique. Il faut donc trouver un bivouac dans cette ville frontière que l'on dit lieu de nombreux trafics. La cour du commissariat de police les tente beaucoup après l'aventure de la veille! Quelques minutes de négociation et les voilà en sûreté...près de la cellule des ...prisonniers du jour qui les saluent à travers les barreaux.

Le lendemain direction le bureau de l'assurance qui se trouve, dans un magasin d'informatique, électroménager et vente de motos!

Pendant ce temps-là Trotteuse voit un drôle de manège dans la cour du commissariat: un policier promène dans un buggy des enfants de3 à 4 ans et leur montre la fenêtre de la prison, sans doute pour les convaincre d'être sages!

Puis direction la douane à 4 km; eh non ce n’est pas la bonne. Donc demi-tour direction la frontière. Cette fois sera la bonne.

Le paysage change, ils vont traverser pendant quelques dizaines de kms des bananeraies qui font comme un océan de verdure. La chaleur tropicale les accompagne pendant ces premiers tours de roues dans leur sixième pays. La route s'élève ensuite dans une forêt luxuriante, qui s'éclaircit peu à peu et qui disparaît complètement. Sur les bas-côtés des tapis de fèves de cacao sèchent.

  

 

A l'approche de Cuenca ils retrouvent des pâturages et des forêts d'altitude. Même si Cuenca est une ville touristique, les Trotteurs sont un peu fatigués par les visites du dernier mois. Alors ils se consacrent à l'intendance qu'il faut aussi assurer: vidange de Casita, télé chargement des logiciels partis avec l'ordinateur (heureusement les photos sauvegardées 2 jours avant le vol, et la comptabilité de l'association les baobabs de sapaga sur Dropbox sont saines et sauves), complètement de l'équipement photo par un zoom pour chasser les oiseaux qu'ils espèrent voir dans l'Oriente.

Mais ils ne peuvent s'empêcher d'arpenter les rues aux belles maisons coloniales,

                    

nez en l’air pour admirer les dômes bleus de la nouvelle cathédrale, (Cuenca compte 27 églises)

faire une petite halte à la place principale avec ces arbres immenses qui cachent un peu la vue sur la façade de la cathédrale,

et comme d’habitude faire une visite au marché haut en couleurs. Ils y dégusteront un morceau de cochon rôti à la broche, spécialité de la région.

                        

                        

Ils y font aussi une belle rencontre: Antoine, un Tarnais de Rabastens, voyage en Équateur avec ses deux grands enfants Iris et Hugo. Ils passent l'après-midi ensemble, se tassent dans un taxi pour jouir de la vue de la ville du haut du belvédère.

La soirée se termine par un plat de pâtes qui ravit les jeunes voyageurs un peu lassés du sempiternel poulet riz équatorien. Rendez-vous est pris avec Antoine, fin gourmet, en recherche de l'accord parfait mets/vins, tellement il leur a mis l’eau à la bouche (non le vin et le fromage!).

Comme au Pérou, ils découvrent un mode de vie totalement différent de celui de l'Europe; le nombre de petits commerces et petits métiers est impressionnant. Par exemple dans une rue les boutiques d'accessoires auto se touchent, avec certaines spécialisées dans les freins, l'électricité, les courroies etc...

De même le nombre de selleries auto est impressionnant; cela va de l'atelier avec 2 couturières à la petite entreprise avec une dizaine de machines à coudre. On peut faire refaire à neuf l'intérieur de sa vieille caisse... Les Trotteurs se contenteront de faire faire sur mesure un jeu de housses pour les sièges cabine de Casita.

Cuenca est aussi réputée pour ses « Panamas », eh oui ! Ces chapeaux viennent d’Equateur et sont fabriqués par des mains expertes avec les fibres du Carloduvica palmata. Ils ne pourront pas résister à chapeauter leur tête même si ce jour-là le soleil n’est pas au rendez-vous.

                    

Un marché aux fleurs sur une minuscule place d’église donne envie à la Trotteuse d’égayer Casita !!! mais c’est sans compter avec les turbulences ….

                                        

Après 4 jours de pause, Casita a des fourmis dans les jantes, alors un crochet vers le Sud pour aller prendre la route de l'Oriente. A la sortie de Cuenca, deux autostoppeurs musiciens leur font signe, le Trotteur s'arrête ...et provoque un mini bouchon. Hélas, la police veille au grain et veut mettre une amende au bon samaritain! Il faudra l'intervention des autostoppeurs pour pouvoir repartir sans "multa".

A Loja ils cherchent, le centre-ville, la monnaie pour payer le taxi (bon fou rire de la Trotteuse qui réveille le tenancier d'un kiosque), un point Wifi, une panaderia, le parking de Casita...

                          

                                                                       Sur la route

Après Loja la route bascule vers le versant Amazonien des Andes. Rapidement la végétation devient luxuriante; fougères géantes, palmiers, bananiers, orchidées, et enfin toutes les plantes des appartements français. Pendant quatre jours, tout en longeant au plus près les contreforts des Andes, ils baignent dans la moiteur de cet océan de verdure, pris sous la couche de nuages. Ce n'est pas pour rien que ces massifs boisés sont appelés forêts de brouillard tant il est difficile d'en apercevoir le sommet.

                                       

                                       

                   

Les bivouacs sont l'occasion de rencontres avec les Equatoriens, dans la communauté de Bombaiza les habitants curieux viennent visiter Casita et parler. En soirée un bingo bailando (loto dansant) leur permet d'écouter de la musique traditionnelle.

                      

Plus loin à Santa Clara c'est un padre brésilien qui vient converser de la vie dans les communautés indigènes d'Amazonie. Le but des Trotteurs c'est de s'enfoncer un peu en Amazonie, mais pas trop quand même.

                                        

                                               

                                                                      Sur la route

Tena est une petite ville tranquille au portes de l'Amazonie, il déjeunent chez un restaurateur fervent supporter du président Correa, qui a, selon lui, fait beaucoup pour améliorer la situation des Equatoriens.

A Misahualli, gros village un peu plus à l'intérieur de la forêt, où les singes se baladent librement, vont de toit en toit, les Trotteurs vont dans une agence repérée sur Internet. (www.misahualliecuador.com)

                    

Surprise, c'est une française, Amélie qui les accueille. Arrivée ici il y a une dizaine d'années pour travailler à un projet de tourisme communautaire, elle n'est jamais repartie et y a fondé même une famille. Ils réservent un tour de 3 jours qu'ils feront en compagnie d'Annette et Klaus un couple d’Allemands francophones très sympathiques. Après un petit parcours en pirogue sur le rio Napo, affluent de l'Amazone, ils découvriront lors d'une marche dans la forêt primaire plantes et arbres aux vertus médicinales, broméliacées aux couleurs vives. Mais ils sont déçus de ne voir et entendre que peu d'oiseaux, la faute à la pluie qui tombe depuis le début de la randonnée, selon Polo leur guide. Les rives du rio Napo sont peuplées de communautés indigènes Quichuas. Ils s’arrêteront dans l'une d'elles, très modeste, pour pique-niquer sous l'abri communautaire.

Le soir avant une nuit au bord du Rio Napo dans un Lodge confortable, quelques photos d'insectes surpris dans leur quête de nourriture.

Des oiseaux et des mammifères, ils en verront le lendemain dans un refuge qui accueille animaux blessés, maltraités, orphelins... Ils ne pourront voir ni boa, ni anaconda car ceux-ci étaient en consultation chez le veto! Ceux qui sont capables de reprendre la vie sauvage seront relâchés dans la nature.

Deux haltes sur les bords du rio Napo leur feront découvrir la technique de fabrication d'un fil utilisé pour de multiples usages et les pièges inventés par les indigènes pour capturer le gibier.

C'est un palmier appelé paya toquilla qui fournit la matière première. Plusieurs opérations permettent d'isoler de fines fibres qui sont ensuite réunies en les roulant sur le mollet afin d'obtenir un fil extrêmement résistant. Ce fil (appelé pita) est utilisé pour confectionner bracelets, colliers, sacs, filets de pêche, et les célèbres Panamas.

                       

Leur deuxième nuit ils la passeront dans le village de Shiripuno. La communauté, et essentiellement les femmes, a mis en œuvre depuis une dizaine d'années un projet de tourisme communautaire, comportant la construction d'hébergements et de lieux de vie selon les techniques traditionnelles, charpentes en bambous et toit en feuilles de palmier. Le cadre au bord du Rio est paradisiaque, même si les petites mouches invisibles attaquent la chair des touristes.

La dernière journée est consacrée, sous la conduite de Marina, à la découverte de quelques aspects de la vie quotidienne de la communauté: culture et récolte du manioc ou yucca, du cacao, des bananes, fabrication du chocolat, de la chicha (bière) de yucca.

                           

                                                                                    

         

 

Ils termineront par une séance d'orpaillage sur le bord du rio (ce n'est pas du folklore car cette activité permet d'améliorer l'ordinaire, et ils virent au cours de leurs déplacements en pirogue plusieurs équipes au travail), et enfin un atelier de fabrication de bracelets en pita et graines d'achira. Les Trotteurs songent à une reconversion!

Ces 3 jours leur ont permis d'entrevoir les difficultés auxquelles sont confrontées les communautés indigènes: elles vivent sur des territoires restreints qui leur sont concédés au milieu de fincas importantes. Grâce à leur esprit de solidarité, au courage des femmes elles arrivent à survivre et à conserver des traditions ancestrales, notamment dans l'usage des plantes médicinales. Les seules concessions à la modernité sont les moteurs qui équipent leurs pirogues, parfois l'électricité et les télévisions et chaînes stéréo qui vont avec, et bien sûr les incontournables téléphones portables.

Ils y ont reçu un accueil souriant et chaleureux et de nombreux remerciements pour leur participation à la survie de la communauté.

Le résumé de cette immersion en vidéo

 

 

 

    

Avant de partir, Teodoro le mari d’Amelie d’aller à Ambato où ils devraient trouver un fabricant de pare-brise pour remplacer le plexiglass provisoire de Casita….affaire à suivre.